Rodg’ et les souvenirs heureux
Voici le plein de nouvelles pas toujours vitales pour l’avenir de la planète, mais qu’on a à cœur de partager avec vous! Cette semaine, notre journaliste s’interroge sur la pertinence de parler, ou non, de la retraite de Federer.
«Mais tu ne vas quand même pas ENCORE parler de Federer?», «Tous les médias l’ont déjà fait!», «T’imagines si tout le monde faisait ce cirque en partant à la retraite?», «Mais quand même, y’en a beaucoup de gens qui t’ont fait te lever au milieu de la nuit comme lui?». Voilà grosso modo une petite partie des discussions qui ont animé les nombreuses personnes dans ma tête (oui, on est beaucoup) au moment de rédiger cette chronique.
Je ne voulais donc pas faire «comme tout le monde». Et puis, j’ai regardé son dernier match avec Nadal vendredi passé. Comme beaucoup de Suisses ce soir-là, j’ai versé ma larme. Alors, avec un peu de recul, on est d’accord que ça n’a aucun sens. Face aux horreurs du monde, cela semble totalement déconnecté de pleurer pour un sportif multimillionnaire qui réside à Dubaï (il faut lui trouver un défaut quand même) qui m’a fait rater bon nombre d’examens à cause de ses matchs à rallonge m’empêchant d’avancer dans mes révisions (d’accord, ce n’est peut-être pas entièrement de sa faute). Et pourtant…
Chaque titre ou presque de «Rodg’» est pour moi un souvenir heureux, souvent en famille, parfois entre amis. Une communion d’émotions s’achevant par une joie intense. Je pense par exemple à la finale olympique de double où – en vacances avec des amis – nous nous étions tous réunis au milieu de la nuit pour suivre ce moment historique; ou à ce titre à Wimbledon que j’avais dû suivre discrètement, car monitrice en colo. Vous devinez bien sûr que je n’ai pas pu me retenir de montrer ma joie une fois la balle de match remportée. Mais au lieu de me faire remettre à l’ordre, tout le monde s’est montré satisfait de ce nouveau titre, comme si Federer avait le pouvoir de tout pardonner.
Et que dire des défaites? Que ce soit le «match du siècle» face à Nadal à Wimbledon en 2008, après 4 h 47, trois interruptions dues à la pluie ou en 2019, toujours à Wimbledon face à Djokovic alors qu’il mène 8-7, 40/15… Tenez, rien que de l’écrire, ça m’énerve.
Il a été capable de nous aider à nous évader. Pendant des heures, il n’y avait rien d’autre que Roger, du tennis et des émotions
Roger m’aura fait vivre des émotions sportives hors du commun et il n’était dès lors pas question de ne pas pouvoir lui rendre hommage à travers ces quelques lignes. Son dernier «tour de piste» de vendredi passé aura aussi – et surtout – mis en lumière celle que l’on oublie trop souvent: Mirka, sa femme.
«Elle aurait pu m’empêcher de jouer il y a longtemps, mais elle ne l’a pas fait. Elle m’a soutenu et m’a permis de jouer. C’est incroyable!», a remercié «le maître» lors de son discours final. Classe, comme toujours. Il faut dire qu’elle en aura accompli des choses pour son champion de mari. Entraînements, voyages, compétitions, tout ça avec quatre enfants, si c’est pas de l’amour…
Bref, vous l’aurez compris, je suis moi aussi immensément triste que cette légende quitte les courts. Mais je suis surtout reconnaissante pour tous ces moments absolument incroyables qu’il nous a permis de vivre. Au-delà des performances sportives, il a été capable de nous aider à nous évader de notre quotidien. Pendant des heures, il n’y avait rien d’autre que Roger, du tennis et des émotions.
Alors pour tout ça: Merci Roger! Ce fut un privilège de vivre ces moments et, personnellement, je ne les oublierai jamais.
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