Le mot de la fin: humain | Journal de Morges
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Le mot de la fin: humain

Le mot de la fin: humain

Définition: De l’homme propre à l’homme en tant qu’espèce

La guerre en Ukraine est partout dans les médias, sur les réseaux sociaux. On salue l’investissement des Européens qui accueillent bras ouverts ceux qui fuient les combats. Je suis fière de constater que les Suisses se mobilisent et se montrent solidaires. Cependant, je ne peux m’empêcher de ressentir un arrière-goût amer en lisant, écoutant et remarquant certaines choses. Quand je vois, par exemple, que la Suisse a indiqué vouloir offrir le statut de protection S pour tous les ressortissants ukrainiens, leur évitant ainsi de passer par une procédure d’asile ordinaire, j’applaudis évidemment, mais… qu’en serait-il ou qu’en a-t-il été avec d’autres réfugiés? Comme les Syriens ou les Afghans? Ne fuyaient-ils pas pour sauver leur vie, eux aussi?

J’ai l’impression désagréable que tous les réfugiés ne sont pas traités sur un pied d’égalité et cela me gêne profondément. Sous prétexte qu’ils habitent plus loin ou qu’on ne partage pas la même culture, on devrait agir différemment? Il y aurait alors les «bons» et les «mauvais» réfugiés? Il y a une dizaine de jours, un journaliste politique d’une chaîne française a déclaré: «On ne parle pas de Syriens qui fuient les bombardements, on parle d’Européens qui partent dans leurs voitures qui ressemblent à nos voitures et qui essaient juste de sauver leur vie.» Tout est dit non?

Sur un autre plateau télé, lors de la crise migratoire de 2015, Fatou Diomé, une écrivaine franco-sénégalaise avait résumé cela en proclamant: «Les gens qui meurent sur les plages, si c’étaient des blancs, la Terre entière serait en train de trembler. Ce sont des Noirs et des Arabes, alors eux quand ils meurent, ça coûte moins cher.» Ces mots sont durs, mais ils font réfléchir.

On me dira qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, «tu es trop idéaliste», «tu es un bisounours», je l’admets volontiers. Reste que je ne vois pas ce qui différencie un Ukrainien d’un Suisse, d’un Syrien, d’un Érythréen ou d’un Vietnamien. Lorsque des êtres humains sont menacés de mort, s’il y a bien un endroit où ils devraient trouver refuge, c’est dans le pays qui a vu naître la Croix-Rouge.

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