La piste aux étoiles
Elles n’ont pas effectué leur «première» à Morges mais ont marqué l’histoire du théâtre en y venant une première fois. Florilège.
Il suffirait d’égrener la liste pour saisir à quel point le public de Beausobre est gâté depuis plus de 30 ans, lui qui voit les stars de la chanson française défiler – et d’ailleurs évidemment – sous ses yeux. Impossible de faire le tri, d’autant que l’humour a aussi convoqué les plus grands noms sur son affiche.
Mais les textes ou la variété, parfois les deux ensemble, ont tissé une histoire sans fin avec le théâtre. Qui commence en 1987, l’année après son ouverture officielle, avec déjà une affiche étonnante. On y accueille Léo Ferré, Juliette Greco, Claude Nougaro et, déjà, William Sheller, qui reviendra très souvent. «Dans votre pays, vous avez su garder la capacité d’écoute, l’intérêt pour les mots que je ne retrouve plus en France», nous disait-il en parlant de son dernier passage morgien.
Dion du ciel
Le passage le plus marquant – si l’on se fie aux disques vendus – ne doit pourtant rien à la direction de l’époque. En février 1988 en effet, Céline Dion se produit sur la scène de Beausobre en toute humilité, afin de décrocher son ticket pour représenter la Suisse à l’Eurovision. Elle gagnera, bien sûr, avant de tout emporter sur son passage depuis 30 ans. La même année, la regrettée Maurane fait pour la première fois le crochet de Morges où elle reviendra presque une dizaine de fois.
Si Henri Dès s’impose rapidement comme le routinier et le régional de service, les spectateurs savent bien qu’une ou deux surprises se cachent à chaque fois sous le sapin de la programmation, l’époque ayant encore le don de croire que tout est possible lorsqu’on décroche son téléphone.
Si plusieurs artistes reviennent souvent au début (Léo Ferré, Romain Didier, Yves Duteil), on croit rêver en découvrant rapidement les premiers passages de Maxime Le Forestier (1989), Patricia Kaas (1990), Henri Salvador et Renaud (1992). Sans compter que la semaine d’après, des humoristes comme Bedos, Desproges, Boujenah, Silvant, Robin et le grand Raymond Devos se passent le témoin comme si tout était normal. Des monstres sacrés accompagnés dès 1996 par un petit jeune encore méconnu, DanyBoon (en un seul mot au début), comique qui reviendra presque chaque année.
En 1995, Beausobre accueille pour la première fois Alain Bashung, encore une référence pour cette adresse de campagne qui n’a plus rien à envier aux plus grandes villes. Cette année-là, on écoute à la radio La Corrida de Francis Cabrel – qui viendra la chanter l’année d’après – mais aussi Francky Vincent et Ophélie Winter, dans une période qui s’accorde tout, même si Michael Jackson et Elton John donnent encore le ton à l’international.
Plus tard, Beausobre s’offrira encore quelques premières enviables comme Zazie en pleine gloire (1998), Thiéfaine (1999), Eicher (2000), Souchon (2002) puis forcément Voulzy (2004).
Plus près de nous, on pense à Vanessa Paradis, Julien Clerc et Véronique Sanson, revenue en 2015 pour la troisième fois dans un concert étincelant. Et l’on pourrait – si l’on osait – reprocher l’absence au palmarès des stars encore plus stars, mais là encore, «le petit Olympia» est incollable. Michel Sardou, Eddy Mitchell? Les deux y ont en effet passé, mais pour du théâtre! Reste à savoir qui seront les étoiles du futur à retrouver comme autant de pochettes-surprises lors de la prochaine décennie.
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