Vous l’aurez compris si vous me suivez depuis le début, les transports parisiens sont, par la force des choses, un peu devenu ma passion. Je connais bientôt toutes les lignes, les sens et les arrêts par coeur. Aujourd’hui j’ai même pu aiguiller une dame qui était perdue… bref, je suis bientôt parisienne… ou pas!
Reste que ce mercredi c’était jour de demi-finale d’aviron à Vaires-sur-Marne, donc à 1h30 de « chez moi ». Comme l’autre jour: métro – RER – bus spécial réservé aux accrédité et me voilà sur place avec un café et un croissant, en tribune de presse, parée à voir la course.
Sauf qu’il n’est que 10h. La course étant à 11h14, ça me laisse un peu de marge. Je donne donc rendez-vous à Alexia Ferri, la vice-présidente du Rowing Club de Morges qui est également la petite amie de Raphaël Ahumada. Une double casquette qui nous permet d’évoquer la course à venir, mais aussi le quotidien au côté d’un athlète se préparant pour les Jeux. « Il y a des très bons moments, mais aussi des bas, dont on a pas toujours conscience de l’extérieur, explique-t-elle. Je m’efforce de l’épauler et d’être là pour lui. »
Si elle se dit « quand même un peu stressée », on la sent confiante. La preuve: elle a acheté les billets pour la finale avant ceux pour la demi!
Je lui souhaite bon courage et rejoins ma tribune. Il est l’heure.
Comme dimanche, le stress monte et, au moment du départ, je suis soulagée de voir Raphaël et Jan réaliser une meilleure entame que lors des séries. Après 500m, ils sont deuxièmes et tout le monde comprend très vite que les Irlandais seront intouchables dans cette demi-finale. Il faut donc impérativement prendre une des deux autres places restantes.
Cette fois, mon collègue de La Côte et moi sommes malins, on demande au délégué des médias de nous envoyer un message quand Raphaël et Jan seront dans la zone mixte pour les interviews, histoire de nous éviter une heure et demie d’attente au soleil.
L’interview est courte. D’une part car on sent le rameur d’ores et déjà concentré sur sa finale. Et de l’autre car pas grand-chose n’a changé depuis dimanche, l’objectif est toujours le même. « On veut donner le meilleur de nous, répète Raphaël Ahumada. On verra ce que ça donne. Mais je me réjouis de voir tous ceux qui vont faire le voyage pour la finale, ça va me booster encore plus. J’espère pouvoir les rendre fiers. »
Sur le chemin du retour, j’expérimente ENFIN des soucis de train… j’ai failli attendre. Des perturbations nous forcent à changer de rame au milieu du trajet, puis à patienter à chaque arrêt une dizaine de minutes… de quoi prolonger encore un trajet suffisamment long.
Sur le chemin, je décide de ne pas rentrer à mon appartement mais d’aller me « planquer » quelque part au frais. Et ça tombe bien, on m’a plusieurs fois conseillé d’aller voir l’escrime au Grand Palais. C’est là que j’irai… en espérant qu’ils aient la clim’.
En arrivant, je dois d’abord contourner tout le bâtiment – et c’est grand! La surface au sol est plus grande que le château de Versailles! 72’000 mètres carrés contre 63’154 m2 pour la demeure du roi soleil -. Puis je découvre qu’il est encore à moitié en travaux. Normal il est en rénovation jusqu’en 2025.
Du coup, en traversant ce qui est un vrai chantier et en me trompant quelques fois de route, je finis par arriver à la tribune des médias… pleine à craquer pour le sabre par équipe.
Je me replie donc sur la salle de presse non sans avoir contemplé la majestuosité du lieu.
Dans une salle climatisée, je révise un peu mes connaissance d’escrime, j’apprends ainsi que l’épée est l’arme la plus lourde et que l’ont peut toucher son adversaire sur n’importe quelle partie du corps, que le fleuret et la plus légère et qu’on ne peut toucher que le buste et que donc, le sabre est entre deux et que l’on peut toucher tout le haut du corps, bras y compris, depuis les hanches.
Une fois cette revue faite et un sandwich et un muffin englouti, je retente ma chance en tribune. Comme il ne reste plus que les finales (3-4e place et 1re-2e), je me dis que j’aurais une chance… et bingo! Je m’installe et prend le temps de contempler un peu plus ce lieu magnifique.
Le plus impressionnant est sans doute cette nef, normalement vitrée, drapée pour une raison très simple: éviter aux escrimeurs d’être éblouis durant leur combat.
Les gradins se remplissent et la ferveur s’empare gentiment de la foule. Il faut dire que l’équipe française va concourir pour la médaille de bronze, ça promet. Une chauffeuse de salle met une ambiance de feu: « Hier ils sont montés à 100 décibels, est-ce que vous pouvez faire mieux? Montrez moi dans 3…2…1… » s’ensuivent cri, applaudissement, tapage de pieds sur les structures métalliques… Je sens mon siège bouger, et ce n’est pas une impression, le sol tremble réellement.
Au moment de l’entrée des athlètes, l’ambiance monte encore d’un cran. Et elle ne cessera d’augmenter tout au long du match, remporté par les tricolores.
J’ai vu pas mal de compétitions sportives dans ma vie, mais là, c’était vraiment particulier. Est-ce le lieu? Le fait que le Grand Palais soit une caisse de résonnance exceptionnelle? Je ne sais pas. Reste que j’ai eu les larmes aux yeux lorsque les supporters ont entonné la Marseillaise… c’est dire!
Pour récupérer mes esprits, je rejoins des amis pour goûter « le meilleur burger de Paris » du côté de Pigalle (je n’en dirai pas plus, le secret est bien gardé). Je dirai simplement que ce titre n’est pas usurpé, quand bien même je n’ai pas dégusté beaucoup de burgers dans la ville.
Un dernier verre en terrasse et il est temps de rentrer, car demain, une nouvelle journée sportive s’annonce!
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