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Morges renouvelle son soutien à un projet d’aide en Haïti

Morges renouvelle son soutien à un projet d’aide en Haïti

La Ville a renouvelé sa participation à des actions menées par Médecins du Monde en Haïti (Photo d’illustration). Photo: MdM

La Municipalité a choisi de poursuivre sa coopération avec Médecins du Monde pour lutter contre les violences basées sur le genre.

Le Conseil communal a voté un crédit de 34 000 francs pour la coopération au développement pour 2023. Pour l’aider et l’appuyer dans ses choix, la Municipalité a décidé de s’entourer de l’expertise de la FEDEVACO. La délégation s’est réunie et elle a porté son choix sur le projet suivant: « Haïti; prévention, éducation et prise en charge des violences basées sur le genre et amélioration de la santé sexuelle.»

Ce projet porté par l’ONG Médecins du Monde entend contribuer à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à la diminution des violences basées sur le genre dans le Département de l’Ouest en Haïti. «C’est l’une des problématiques qui font partie intégrante de la politique de cohésion sociale morgienne, et qui nous concerne aussi ici en Suisse», précise Mama Anne, cheffe du service cohésion sociale, logement et sécurité de la Ville. «Les collectivités locales ont un rôle à jouer dans l’entraide internationale, ce que fait Morges depuis les années 1980.»

Ce projet lancé en 2022 vise à accompagner les partenaires locaux et les institutions locales dans la prévention, l’éducation et la prise en charge des violences basées sur le genre et de la santé sexuelle. En partenariat avec l’hôpital de Petit Goâve, il prévoit l’ouverture d’un centre d’accueil au sein de l’hôpital pour assurer un lieu confidentiel pour une prise en charge psychologique, sociale, médicale et juridique.

L’an dernier, la Ville avait financé la phase 1 du projet N°22-08 de Médecins du Monde «Agir contre la violence du genre» à Haïti. «Il nous paraissait naturel de perpétuer ce soutien, d’autant que la situation en Haïti demeure complexe», poursuit Mama Anne.

Agir ici aussi

Les initiatives de la Ville sur cette thématique ne se limitent pas à des actions à l’étranger. Le 25 novembre, un panel d’activités de sensibilisation est par exemple prévu au centre-ville dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Le personnel administratif est aussi régulièrement formé et sensibilisé à ces thématiques.

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Madame égalité a vu du pays

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Cheffe du bureau cantonal pour l’égalité, Maribel Rodriguez s’est installée à Morges il y a deux ans. Avant cela, elle a mené des projets de développement dans de nombreux pays d’Amérique latine. Notamment au Guatemala ou à Cuba.

À la lecture du curriculum vitae de Maribel Rodriguez, il y a de quoi être impressionné. Après avoir passé trois ans au Guatemala à œuvrer contre les inégalités femmes-hommes et le travail des enfants, l’habitante de Morges a rejoint en 2002 le Programme des Nations Unies pour le Développement. D’abord en poste à Cuba, elle a ensuite été rapatriée au siège new-yorkais de l’organisation internationale où elle a exercé comme spécialiste genre et développement durable pour la région Amérique latine et Caraïbes. Ajoutez à cela six années en tant que responsable d’un programme de politique publique au sein d’un centre d’études sur l’Amérique latine ainsi que cinq à la direction de la Fédération genevoise de coopération et vous obtenez le profil de celle qui a été nommée à la tête du Bureau vaudois de l’égalité entre les femmes et les hommes en mars 2017.

«En tant qu’anthropologue, la richesse
et les diversités culturelles dans les pays d’Amérique latine
m’ont particulièrement fascinée
»  

Au cours de ces nombreuses années passées à l’étranger, Maribel Rodriguez a été amenée à exercer dans des contextes pour le moins compliqués. Par exemple au Guatemala où elle a travaillé dans une zone reculée. Un secteur qui a été le théâtre de massacres durant le conflit armé qu’a traversé le pays entre 1960 et 1996. «Plus que les conditions de vie matérielles des personnes, ce sont surtout les phénomènes d’exclusion sociale auxquels il a été difficile d’être confrontée, révèle Maribel Rodriguez. Notamment les violences et l’exclusion infligées aux populations indigènes et afro descendantes. Les inégalités femmes-hommes sont aussi très présentes. Dans certains villages, les épouses doivent marcher derrière leur mari. Impossible également d’oublier l’ouverture de fosses communes ou le décès d’enfants succombant d’une simple diarrhée.»

Autodérision salvatrice

Malgré les moments difficiles, Maribel Rodriguez a énormément aimé ses différentes expériences à l’étranger: «En tant qu’anthropologue, la richesse et les diversités culturelles dans les pays d’Amérique latine m’ont particulièrement fascinée. Les paysages ainsi que le contact humain m’ont aussi apporté beaucoup de bonheur. Les gens sont chaleureux, même dans les endroits les plus insécures. Je pense par exemple à Guatemala City où on entend des coups de feu le soir quand on est dans son lit. La capacité des locaux à faire preuve d’autodérision face à ces situations m’a aidée à relativiser.» C’est également dans la capitale de ce pays d’Amérique Centrale que la globe-trotteuse a rencontré son époux. 

Revenue en Suisse en 2013, Maribel Rodriguez pose désormais un regard différent qu’auparavant sur notre société. «Mes séjours à l’étranger m’ont appris à apprécier la sécurité ou d’autres éléments qu’on ne questionne pas ici, car ils sont acquis. En tant que femme, par exemple, le simple fait de pouvoir évoluer dans la rue ou les transports publics en toute sérénité change la vie.»

Habiter dans une ville à taille humaine se révèle également être un gros avantage: «Après avoir vécu dans de grandes métropoles comme Guatemala City, New York ou Madrid, je me plais beaucoup à Morges. Ça fera bientôt deux ans que j’y réside. C’est encore récent, mais suffisant pour prendre mes marques. On peut s’y mouvoir à pied, connaître son voisinage et il y a presque chaque week-end un événement ou une manifestation. Mon mari et moi-même jugeons que cet environnement est propice à l’éducation de nos enfants qui ont aujourd’hui besoin de stabilité.»

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Son poste actuel lui permet de dormir tous les soirs à la maison, ce qui a rarement été le cas par le passé. Néanmoins, Madame égalité n’écarte pas la possibilité d’une nouvelle aventure professionnelle à l’autre bout de la planète dans le futur: «Tant qu’il y aura des défis, je resterai ici. C’est la routine qui m’angoisse, lorsque l’encéphalogramme est plat. La vie m’a appris à tout envisager. Rien n’est écrit, le chemin se construit en marchant.»

Cheffe du bureau cantonal pour l’égalité, Maribel Rodriguez s’est installée à Morges il y a deux ans. Avant cela, elle a...
Raphaël Cand 1 mars 2019
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