GastroSuisse: la décision du Conseil fédéral est "incompréhensible" | Journal de Morges
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GastroSuisse: la décision du Conseil fédéral est « incompréhensible »

GastroSuisse: la décision du Conseil fédéral est « incompréhensible »

Gilles Meystre, président de GastroVaud. (Bott/Keystone)

GastroSuisse se dit « extrêmement déçue » et « frustrée » de la décision « incompréhensible » du Conseil fédéral de maintenir les restaurants fermés pour le moment. La faîtière exige maintenant une indemnisation rapide des entreprises touchées.

« L’absence d’assouplissement début mars est fatal pour la branche », a déploré mercredi le président de la faîtière Casimir Platzer lors d’un point-presse. Une éventuelle ouverture des terrasses le 22 mars prochain n’est pas une solution viable. Un confinement n’est pas non plus une politique de long terme, estime-t-il.

Les valeurs de référence du Conseil fédéral pour les terrasses et les restaurants sont déjà actuellement remplies, a poursuivi M. Platzer. Tous les chiffres sont en outre en baisse et il n’existe pas d’infections excessives dans les restaurants. Si la branche souhaite naturellement éviter un « effet yo-yo » et une troisième vague, elle estime toutefois qu’une ouverture est supportable.

Le président de GastroVaud, Gilles Meystre, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Il souligne que les restaurateurs vaudois – et plus largement romands – « ne sont plus au bord du gouffre, mais dans le gouffre », que ce soit d’un point de vue financier, social, ou moral.

La branche a joué le jeu des mesures sanitaires. La décision du gouvernement est donc « dramatique » et « injuste ». « Le Conseil fédéral démontre qu’il est en crise de gestion », a-t-il encore critiqué. M. Meystre déplore en outre une « imprévisibilité totale » pour les acteurs de la branche.

Casimir Platzer juge par ailleurs anormal que certains établissements soient pratiquement en faillite avant d’être aidés. Les mesures pour les cas de rigueur ne fonctionnent pas et nombre d’entre eux n’ont pas encore reçu d’argent. « Il faut maintenant une aide d’urgence à fonds perdus de la Confédération », exige-t-il. Des corrections sont également nécessaires en ce qui concerne l’indemnisation du chômage partiel et les allocations pour perte de gain.

La situation s’aggrave pour les restaurateurs vaudois

Les restaurateurs vaudois sont de plus en plus pessimistes. Selon un sondage de GastroVaud, 22,5% des entreprises sondées pensent qu’elles ne seront plus viables si le Conseil fédéral maintient sa position et que les restaurants ne rouvrent pas complètement avant mai.

Lors du précédent sondage, en janvier, les restaurants vaudois n’étaient que 5,9% à estimer ne pas pouvoir survivre à la crise, relève mardi GastroVaud dans un communiqué. Ce dernier sondage, réalisé entre vendredi et lundi, repose sur les réponses de 504 restaurateurs, soit près d’un tiers des membres de l’association faîtière.

La proposition du Conseil d’Etat vaudois, favorable à une réouverture des restaurants dès le 15 mars mais jusqu’à 18h00 seulement, reçoit un accueil mitigé. Les sondés sont 46% à juger cette variante positive ou très positive, tandis qu’ils sont 39,9% à la considérer comme négative ou très négative.

Moral au plus bas

En matière d’emploi, 35,9% des restaurateurs interrogés envisagent de prochains licenciements, contre 29,7% lors du sondage de janvier. La situation s’aggrave également au niveau du moral: 55,4% des sondés affirment se trouver dans un mauvais voire très mauvais état psychologique.

Le sondage de GastroVaud montre aussi que 70,8% des restaurateurs présentent désormais des retards de paiement. Quant aux indemnisations pour cas de rigueur, trois quarts des établissements qui en ont fait la demande disent toujours attendre un versement.

Si le Conseil fédéral campe sur ses positions mercredi, seul un tiers des restaurateurs interrogés se pliera aux décisions des autorités. Les autres songent à mener de nouvelles actions de protestations, comme une manifestation nationale à Berne (27,4%) ou une ouverture symbolique concertée d’une journée (15,3%). Ils ne sont toutefois que 2,8% à se dire prêts à ouvrir illégalement.

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