Plongée dans la région au temps de la Seconde Guerre | Journal de Morges
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Plongée dans la région au temps de la Seconde Guerre

Plongée dans la région au temps de la Seconde Guerre

Voici des affiches appelant à la première mobilisation de l’armée suisse du 2 septembre 1939. Photo: DR/VQH

Si l’on pense immédiatement aux militaires lorsqu’on parle de mobilisation, on ne songe pas toujours aux civils, qui eux aussi ont vu leur vie chamboulée.

«Avec l’expérience de la pandémie de Covid, on arrive mieux à se représenter ce qu’ont vécu les gens de l’époque, image en préambule Laurence Marti, docteure en sociologie et historienne aubonnoise qui a rédigé en 2019 le livre 1939-1945: Aubonne mobilisée! On était aussi dans une espèce d’incertitude permanente, avec des restrictions, des lois imposées, l’envie de les contourner…»

Car, même s’il est important de souligner que la Suisse n’a jamais été en guerre, l’instabilité générale et la mobilisation ont concrètement modifié le quotidien de l’ensemble de la population helvétique. Le départ des hommes a notamment redistribué bon nombre de cartes, les forces manquant aux champs, dans les vignes et à peu près partout ailleurs. «On engage des femmes, des jeunes, des vieux, des réfugiés aussi, détaille Laurence Marti. Il est indispensable que tout le monde mette la main à la pâte pour que la machine économique puisse continuer à tourner.»

Au ralenti

De même que lors du confinement de 2020, la vie tourne au ralenti. On lit notamment dans Le Jura Vaudois du 8 septembre 1939: «La mobilisation générale a apporté de graves perturbations dans l’économie suisse. Les journaux, gros et petits, n’en ont pas été exempts et quelques-uns de ces derniers ont momentanément cessé de paraître, vu que patrons et ouvriers étaient entrés au service militaire. Notre personnel étant à la frontière depuis 10 jours, nous sommes contraints aussi de nous adapter à la situation en diminuant notre format habituel pour ne paraître que sur 2 pages seulement.»

Les demandes d’embauche fleurissent un peu partout dans la presse. Ouvriers pour la récolte de légumes, charpentiers, «jeune homme sachant traire» ou encore vendangeuses sont notamment recherchés. «Il y avait d’un côté les agriculteurs qui ont perdu les forces vives, mobilisées, et qui doivent faire avec les moyens du bord, et de l’autre les familles ouvrières qui, privées de revenus du fait que les hommes soient partis, se retrouvaient dans des situations extrêmement compliquées. C’est pour elles que le plan Wahlen a été fait (lire ci-contre)», raconte Laurence Marti.

Face aux difficultés, les œuvres de bienfaisance jouent un rôle central durant cette période. La Croix-Rouge, le Secours suisse d’hiver, la Loterie romande ou encore le Don national suisse pour nos soldats et leurs familles mettent tout en œuvre pour venir en aide aux plus démunis. À Aubonne, une initiative voit le jour sous l’impulsion de l’Union des femmes de la ville: le «paquet du soldat», envoyé à Noël et à Pâques aux mobilisés du bourg. «La Société de couture prépare pour les soldats une centaine de paquets de Noël. Elle sera reconnaissante aux personnes qui par des dons lui permettront de joindre du tabac, chocolat, biscuits aux paquets qu’elle a confectionnés», peut-on lire dans le Journal d’Aubonne du 9 décembre 1939. Plus tôt la même année, une assemblée de vignerons a décidé qu’une partie de la récolte du raisin serait distribuée aux soldats mobilisés.

Chaque habitant s’investit d’une manière ou d’une autre. 120 jeunes femmes d’Aubonne et des environs prennent part à un cours d’infirmière pour les hôpitaux de couverture frontière et une section de samaritaines voit le jour fin 1940… et vit encore aujourd’hui.

Vivre avec l’armée

Au cœur de la ligne fortifiée, et donc à une place stratégique, la ville d’Aubonne voit de nombreux mouvements de troupes et les habitants s’habituent à croiser des soldats un peu partout sur le territoire communal. Entre mai et juin 1941, une centaine d’hommes de la compagnie motorisée de canons d’infanterie s’installe au château, réquisitionnant la salle de gymnastique, la salle de dessin, deux salles de classe ainsi que la scierie. «Quand vous êtes mobilisés, au début il y a du boulot: il faut construire les infrastructures de protection par exemple, mais une fois que c’est fait, on attend. On surveille pour voir si l’ennemi arrive», développe Laurence Marti. Avant d’ajouter en exemple: «À Aubonne, un militaire a passé sa mobilisation à surveiller le pont au cas où il aurait fallu le faire sauter.»

On allait avec le bidon à lait chercher notre chocolat. Ils ouvraient la fenêtre, on tendait notre bidon

Yvette Calame-Kursner

Dès lors, les soldats inactifs aident les familles d’agriculteurs et de vignerons en manque de main-d’œuvre. Dans le livre de Laurence Marti, une Aubonnoise, Yvette Calame-Kursner témoigne: «Les soldats ont pris le bas de la maison des Rosset et ils faisaient à manger dans la salle en bas. Ils avaient la grosse chaudière, comme celle où on cuisait le linge, ils faisaient de la soupe, et ils faisaient surtout le chocolat le matin. On allait avec le bidon à lait chercher notre chocolat. Ils ouvraient la fenêtre, on tendait notre bidon.»

Malgré tout ça, la vie continue tant bien que mal, en dépit des privations. Des séances de cinéma sont organisées pour les enfants, qui après de longues discussions ont vu leurs courses d’école maintenues. Mais la guerre ne reste jamais loin, en témoignent les exercices de gymnastique aux allures militaires quotidiens des écoliers ou la société de gym locale qui se voit désignée pour dispenser des formations aux futures recrues.

Cinq ans de mobilisation générale

Le 29 août 1939, la mobilisation générale a chamboulé la vie quotidienne de notre région, mais aussi de tout le pays. Retour sur ces instants historiques.

«Les troupes de couverture-frontière sont sur le pied de guerre, aussi devons-nous observer la plus grande discrétion concernant leur activité. La troupe de réserve qui stationne à Morges et monte la garde baïonnette-canon, a prêté serment mardi devant le capitaine L.-F. Dorier. L’infirmerie d’Aubonne est militarisée; des sanitaires y sont cantonnés.» Le Journal d’Aubonne du 2 septembre résume les événements des derniers jours.

Tous les soldats de la couverture frontière doivent se rendre sur la place de la Balance dans les délais les plus courts

À Aubonne, c’est avec une clochette qu’un employé communal a annoncé la nouvelle, le mardi 29 août à 6h du matin. «Tous les soldats de la couverture frontière doivent se rendre sur la place de la Balance dans les délais les plus courts.»

Un quart mobilisé

Durant cinq ans, les cloches de la ville s’arrêteront de sonner et le quotidien de tous les citoyens suisses va changer. Loin des combats sanglants qu’ont pu connaître nos voisins, la Suisse a tout de même dû tout mettre en œuvre «au cas où».

Doivent donc entrer en service: tous les militaires et les complémentaires, y compris ceux qui ont une dispense, incorporés ou détachés dans une formation de l’armée. Également les militaires au bénéfice d’un congé pour l’étranger se trouvant en Suisse. Les exceptions vont pour certains agents des entreprises de transport, les militaires qui doivent rester temporairement à leur poste civile et les hommes malades qui ne sont pas en état de voyager. À Aubonne, plus de 430 citoyens seront mobilisés, ce qui représente 26 % de la population d’alors.

L’armée réquisitionne aussi les véhicules à moteur et aéronefs, les engins du génie civil, des chevaux et mulets ainsi que de la nourriture. «Les fournisseurs doivent tenir les vivres à la disposition du commandement de place», peut-on lire sur l’affiche officielle de la mobilisation générale.

Six années durant, et selon l’intensité de la menace, les militaires suisses seront libérés, puis rappelés par vagues. Les congés sont parfois interrompus, ou pas donnés à tout le monde. Lors du premier Noël de mobilisation par exemple, seuls les mobilisés mariés ont obtenu une permission.

Le plan Wahlen nourrit le peuple

Les agriculteurs étant mobilisés, les ouvriers se retrouvant sans revenu et face aux risques d’embargo, un plan d’autosuffisance alimentaire voit le jour en 1940.

À peine la mobilisation générale annoncée que la Confédération met en place un système de gestion des stocks de denrées de consommation courante. Certains aliments sont mis sous embargo. Il faut dire qu’avant la guerre, la moitié des denrées alimentaires étaient importées. Une méthode forcément mise en péril en période d’instabilité maximale en Europe. Pour lutter contre la crise et en prévoyance d’un conflit mondial, la Confédération décide une première extension de 25 000 ha des cultures en 1939 et 12 500 ha un an plus tard.

Imiter l’Italie

C’est en novembre 1940 que le chef de la division de la production agricole et de l’économie domestique à l’Office fédéral de guerre pour l’alimentation, Friedrich Traugott Wahlen présente un exposé sur un plan qu’il prépare depuis 1935. Il se base sur la «bataille du blé» – une campagne lancée par Mussolini sous le régime fasciste, des années 1920, visant à assurer l’autosuffisance italienne pour la production du blé – lors de laquelle on asséchait les marais afin d’en faire des terres agricoles.

Les parcs publics, terrains de sports et terrains en jachère du pays sont alors transformés en zones cultivables. On demande également aux entreprises de plus de 20 salariés de cultiver deux ares par employé. En 1945, la surface cultivée est passée de 183 000 ha à 352 000 ha, mais n’atteint pas les 500 000 prévus. Le niveau d’autoravitaillement en Suisse passa de 52 à 59%.

Dans la région, le terrain de football du Chêne Aubonne est notamment réquisitionné par la Municipalité qui y plante pommes de terre et blé. En 1942, 2200 kg de blé sont récoltés et 6300 kg de pommes de terre en 1943. Les enfants participent d’ailleurs au ramassage de ces denrées.

Rationnement

Un système de rationnement se met parallèlement en place via l’Office fédéral de guerre pour l’alimentation. En novembre 1939 par exemple, chaque personne avait droit à 1500 g de sucre, 250 de riz, 750 de pâtes, 250 de légumineuses, pois, haricots et lentilles ou encore 750 g de graisse, huile et beurre fondu. Ces aliments ne pouvaient être obtenus qu’en échange de tickets. De 1939 à 1948 – date de la fin du rationnement –, quelque 1,3 milliard de cartes de rationnement ont été émises.

Obscurcissement et surveillance

De nombreuses mesures visant à assurer la protection de la population sont mises en œuvre durant la mobilisation générale. Il s’agissait aussi de surveiller les citoyens.

«Par ordre du général, des exercices d’obscurcissement auront lieu vers la fin d’avril. L’obscurcissement sera effectué pendant deux nuits de suite. Durant la journée intermédiaire, plusieurs exercices d’alarme auront lieu successivement. Le début de l’exercice sera communiqué uniquement par la radio au cours de l’émission matinale. Le soir du même jour, l’état d’obscurcissement commencera. Chacun est tenu de s’en informer soi-même. En outre, les communes sont autorisées à se servir, ce jour-là, des moyens de publication usuels.» En ce 19 avril 1940, Le Jura Vaudois informe ses lecteurs d’une mesure qui deviendra officielle le 7 novembre de la même année.

Dès cet instant, les habitants sont tenus de faire en sorte qu’aucune lumière ne soit visible de l’extérieur de 22 h à l’aube, afin de se protéger des aviations étrangères. Une structure militaire nationale, la commission de défense aérienne passive (DAP) est alors chargée d’assurer la surveillance et le respect des règles.

Dans un de ses rapports d’inspection, rendu en mars 1941, elle signale à la Municipalité aubonnoise la non-conformité de plusieurs bâtiments: «22 h 10: Hôtel du Lion d’Or: 3 fenêtres du 1er étage non obscurcies. La salle à boire n’a pas de SAS; la porte ouverte laisse passer le grand éclairage au-dehors.» Des remarques suivent pour le Café du Cercle, le Café de la Grenade, le Café vaudois ou encore le Café du commerce, parmi neuf lieux de la commune. À la fin du rapport on peut lire: «Nous vous demandons de faire immédiatement le nécessaire pour obtenir un obscurcissement conforme aux dispositions d’exécution pour l’extinction des lumières dans la défense aérienne.»

Une garde civique locale armée est aussi constituée en 1940. Elle assure la surveillance des personnes et les mesures, notamment de rationnement. Dans un mandat de répression de 1942, on apprend qu’une boulangère aubonnoise du nom de Nelly Leibacher a été amendée car elle «[a laissé son] employé confectionner et servir de la crème au beurre, dont la teneur en matière grasse était de 38,9%», soit trop élevée au regard de l’ordonnance fédérale sur l’économie de denrées alimentaires et fourragères.
Ce genre de contraintes ont entravé le bon déroulement de la vie quotidienne pendant toute la durée de la guerre.

Informations minimales

Dans une période pleine d’incertitude, pas simple d’obtenir des informations sur les événements dans le pays et à l’extérieur, surtout au vu de la censure.

«Notre presse a été invitée à garder une stricte objectivité. Elle le fera, nous en sommes persuadés, mais l’éloquence des faits n’en sera que plus tragique et plus révoltante.» Si Le Jura Vaudois affirme sa volonté de rester neutre en septembre 1939, le Conseil fédéral édicte lui un arrêté chargeant l’armée de surveiller les médias suisses. Une tâche déléguée à la Division Presse et Radio (DPR) placée sous la direction du commandement de l’armée, puis du Département de justice et police dès janvier 1942. Les autorités peuvent dès lors suspendre la publication de tout journal ou magazine susceptible, à leur sens, de mettre en danger les relations extérieures du pays. Difficile donc de savoir ce qu’il se passe au-delà de la stratégie militaire, quotidiennement relayée dans la presse et à la radio.

Au début, on entend parler de la guerre sans trop comprendre. Mais le bombardement de la gare de Renens le 12 juin 1940 change la donne. Les sept bombes de l’aviation britannique larguées «par erreur» font prendre conscience aux Suisses de la menace réelle qui pèse sur eux.

Silence radio

Quant aux atrocités commises par les nazis, rien ou presque ne filtre dans la presse locale. En six ans, seules quelques lignes du Jura Vaudois informent le 29 novembre 1940: «Sous l’égide allemande, un quartier juif vient d’être constitué à Varsovie. L’accès en est interdit à la population polonaise et allemande, ainsi qu’à tous ceux qui portent l’uniforme allemand. On ne pourra y pénétrer ou le quitter qu’en vertu d’un permis spécial. Diverses mesures ont été prises en ce qui concerne la circulation des tramways, afin d’empêcher tout contact entre les populations aryenne et juive.»

Pas de quoi réaliser ce qu’il se passait réellement en Europe à cette époque.

Une fin abrupte et des remerciements discutés

L’armistice du 8 mai a évidemment aussi été fêté dans la région. Puis il a fallu réfléchir à la bonne manière de récompenser les mobilisés.

«Les gens s’étaient tellement habitués à ce nouveau quoditien que l’annonce de la fin de la guerre en a surpris beaucoup. Certains n’arrivaient même pas à y croire», raconte Laurence Marti, historienne. Le 8 mai 1945, un culte d’action de grâce – réunissant toutes les confessions – est donné dans les temples de la région, où les cloches ont recommencé à sonner. Dans le Journal d’Aubonne du 9 mai, on peut lire: «La guerre a pris fin. L’ordre de cesser le feu a été donné après 68 mois d’une horrible guerre. La joie est générale. Hier matin, à toutes les fenêtres d’Aubonne, des drapeaux multicolores flottaient sur la ville endormie pour fêter ce grand jour tant attendu depuis bientôt six ans.»

Une fois la ferveur passée, il s’agit de penser aux anciens mobilisés. En octobre 1945, un débat est lancé au Conseil communal d’Aubonne: faut-il les récompenser d’une quelconque manière? On propose d’organiser une manifestation et d’acheter une plaquette pour chaque soldat. Ou alors faut-il apposer une plaque sur une fontaine avec tous les noms des mobilisés? Faut-il seulement faire un cadeau? Mais à qui? «Toutes les communes ont eu droit à ce débat pour savoir qui était vraiment considéré comme mobilisé, notamment au sujet des femmes qui avaient quand même largement contribué à faire tourner l’économie pendant l’absence des hommes, sans compter les samaritaines qui se sont aussi beaucoup investies, relève Laurence Marti. C’était un peu le début de la question de la place des femmes dans la société.»

À Aubonne, les samaritaines et certaines femmes qui ont été actives ont été récompensées par une médaille au même titre que la garde locale et des conducteurs de chevaux. Tous ont été célébrés le 30 juin 1946 et le sergent Robert Diserens a tenu à s’exprimer au nom des soldats: «Ce n’est pas la valeur du souvenir qui compte pour nous, mais bien le geste, et la manifestation proprement dite. Car enfin, disons-le franchement, nous la désirions, cette fête, si simple qu’elle soit. Il fallait mettre officiellement un point final à cette longue mobilisation.»

Point de vue - Un devoir de mémoire

On a beau étudier la Seconde Guerre mondiale à l’école, en entendre parler, regarder des films et des documentaires sur cette période, j’ai l’impression qu’on pourra toujours découvrir quelque chose. Je n’imaginais pas en tout cas en apprendre autant lorsque j’ai reçu le flyer annonçant la création de l’association de la Ligne Fortifiée de l’Aubonne. Derrière ce simple événement se cache tout un pan de l’histoire que l’on pense connaître, mais qui est loin de nous avoir révélé tous ses secrets. Secrets que nous nous devons de découvrir afin de continuer à tirer au mieux les conséquences des erreurs du passé pour ne pas les reproduire. Alors que les ultimes témoins de cette période s’éteignent progressivement, il est impératif de ne pas oublier. En ce sens, la Ligne Fortifiée de l’Aubonne jouera son rôle de mémoire et les archives, médiatiques entre autres, doivent-elles aussi faire leur part, avec un recul indispensable au vu des moyens, mais également de la censure de l’époque. Les événements de ces derniers mois et années (le Covid, la guerre en Ukraine) nous donnent une nouvelle grille de lecture et – à une moindre échelle – la possibilité de peut-être mieux nous représenter ce qu’ont pu vivre les gens qui étaient à notre place à cette époque. Et de réaliser qu’au final, malgré les difficultés actuelles, nous ne sommes sans doute pas les plus à plaindre dans le grand livre de l’Histoire.

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