Soutien au projet de développement régional agricole Ouest vaudois

Viticulteurs et paysans portent ensemble des projets aux quatre coins du district. Le but: valoriser leurs produits et leurs prestations agritouristiques, le tout avec le souci du développement durable.

À l’origine, on trouve quatre groupes d’entrepreneurs bien du terroir, qui souhaitent chacun de leur côté lancer leur projet entre Senarclens et Mont-sur-Rolle. Mais en 2017, alors que les idées des paysans se concrétisent, la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV) les incite à faire campagne commune. La raison est simple: un mariage réussi entre les quatre projets – dont les coûts se montent au total à 21 millions de francs – permettrait à leurs porteurs de bénéficier d’une manne financière non négligeable en provenance de la Confédération. Jugez plutôt: ce sont environ cinq millions qui pourraient prochainement garnir les poches des entrepreneurs, tandis que l’octroi du même montant serait ensuite voté par le Grand Conseil.

Pourquoi l’usage du conditionnel? Car le dossier est actuellement traité à l’Office fédéral de l’agriculture et doit respecter plusieurs critères qualitatifs pour être considéré comme un Projet de développement régional agricole (PDRA). Son nom: «Ouest Vaudois».

Ampleur inédite

Réunissant la construction d’une maison des Vins de la Côte à Mont-sur-Rolle, d’un nouvel abattoir à Aubonne, d’une fromagerie à Senarclens et la rénovation de chalets d’alpage dans le Jura Vaudois, le projet aura un impact sur toute la région et touchera directement plus de 280 exploitations agricoles, soit 10% du canton de Vaud. 

Car en plus des quatre initiatives susmentionnées, le PDRA «Filière Noix» qui retrace tout le parcours de l’oléagineux et implique notamment le Moulin de Sévery, sera intégré à «Ouest Vaudois». Enfin, la Fromagerie Gourmande de Montricher vient-elle aussi renforcer le projet, elle qui souffre d’un manque de visibilité. «Ça n’a pas bien marché, car on a demandé aux agriculteurs de faire du tourisme et du marketing, mais ils n’en ont tout simplement pas le temps. Ils doivent déjà s’occuper de gérer leur structure. Il faut leur amener les clients et c’est ce que l’on va faire», prévient Oscar Cherbuin, directeur de l’Association de la Région Cossonay-Aubonne-Morges (ARCAM).

L’organisme assure ainsi que les membres du PDRA pourront bénéficier d’avantages considérables dans la mise en avant de leurs activités, comme la collaboration avec les offices régionaux de tourisme de Morges, Nyon ou encore de la Vallée de Joux. «En deux coups de fil, les employés de ces bureaux pourront planifier des   visites de groupes ou des circuits de découverte du terroir, explique le directeur de l’ARCAM. De cette manière, on valorise les compétences des collaborateurs des offices et on propose aux touristes la possibilité de vivre une expérience sur mesure de ce qu’offre la région.»

Aujourd’hui le programme suscite l’enthousiasme de tous les agriculteurs, qui ont compris les synergies qu’ils pouvaient retirer d’une telle alliance. «Les porteurs de projet sont motivés à mutualiser les efforts de promotion et de commercialisation, car ils sont conscients des avantages que présente une mise en réseau pour mieux faire connaître et écouler leurs productions», déclare Geneviève Favre, conseillère à Prométerre en charge du dossier. Un constat que nous avons pu nous-mêmes effectuer en rencontrant les agriculteurs impliqués dans chacun des projets.

Retrouvez les différents projets dans les liens ci-dessous:

Le projet prévoit de réunir les plus fameux nectars de Nyon à Morges sur un site qui veut valoriser le patrimoine viticole et culturel de la région.

La Maison des Vins de la Côte est l’un des premiers projets à avoir été lancés en 2010. Située au cœur d’une parcelle de vigne à Mont-sur-Rolle, la construction présentera 90 viticulteurs et producteurs du terroir ainsi que la plus grande collection de vins de La Côte en provenance des douze lieux de production. «Ce sera un lieu unique et une vraie vitrine du terroir, prédit Luc Pellet. Et chaque projet de «Ouest Vaudois» sera l’ambassadeur des autres. Nous pourrons de notre côté présenter par exemple un fromage d’alpage du Jura vaudois ou une charcuterie en provenance de l’abattoir du CARRE.»

Sur le futur site du sanctuaire de la viticulture vaudoise, la cuisine, l’atelier de dégustation et la salle de séminaire seront des lieux animés dédiés aux savoir-faire et aux traditions locales . Des activités telles que des initiations à la dégustation ou des ateliers de cuisine du terroir seront proposées au fil des saisons. Le coût estimé du projet? 4,6 millions de francs.