Une architecture signée Jean Nouvel | Journal de Morges
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Une architecture signée Jean Nouvel

Une architecture signée Jean Nouvel

Le domaine du Château la Dominique n’a certes pas la réputation de ses prestigieux voisins, mais il s’est donné les moyens d’intégrer la cour des grands à l’avenir, en faisant notamment appel à l’architecte Jean Nouvel.

C’est du très lourd! Depuis la magnifique terrasse du Château La Dominique, on peut apercevoir des propriétés viticoles aux noms qui font rêver: Cheval Blanc, Petrus, La Conseillante, L’Évangile ou encore Lafleur… Autant dire que le terroir semble propice à la production de vin d’exception.

Mais La Dominique n’est pas (encore) à élever au rang des meilleurs. Grand Cru Classé dès 1955 lors de la parution du 1er classement de Saint-Émilion, le château a toujours conservé sa position, ne réussissant pour l’heure pas à gravir un nouvel échelon. Mais la situation pourrait changer à l’avenir, car les investissements réalisés ces dernières années ne passent pas inaperçus dans le paysage. À commencer par la construction en 2012 du nouveau cuvier, dont la gigantesque paroi vitrée offre une ouverture impressionnante sur les vignes. L’édifice attire le regard avec ses murs recouverts de lamelles aux différentes teintes de rouge, symbolisant les nuances du vin. Se détachant comme une figure de proue du bâtiment historique, il détonne dans le décor, offrant un véritable contraste entre authenticité et modernité architecturale.
Sur le toit, une terrasse révélant une vue imprenable sur le vignoble a été aménagée avec, en son centre, une piscine de galets rouges qui rappelle l’époque où l’on foulait le raisin.
Et pour imaginer ce projet, les propriétaires ont fait appel à un homme de renommée, Jean Nouvel. De quoi faire entrer La Dominique dans une nouvelle dimension.

Famille ambitieuse

Si l’histoire du château – situé à Saint-Émilion, mais à quelques mètres de Pomerol – remonte à la fin du XVIe siècle, son développement n’est que récent, plusieurs négociants se succédant à sa tête au fil du temps et l’un deux donnant son nom actuel au domaine. Les grands travaux qui ont été menés sont l’œuvre de la famille Fayat, propriétaire de La Dominique depuis 1969.
Lors du rachat du château, ce dernier n’est encore qu’une maison de maître entourée d’un vignoble à magnifier. Clément Fayat – qui a réussi dans le secteur de la construction avec un groupe comptant à ce jour près de 20 000 salariés – ne va cesser de développer la propriété. Pour aller plus loin dans la volonté d’ancrer l’activité de l’entreprise dans le domaine viticole, la famille a par ailleurs fait l’acquisition du Château Clément-Pichon dans le Médoc dès 1976, et d’une propriété à Pomerol en 1984, baptisée Château Fayat.

Depuis plusieurs années, Clément Fayat – grand amateur de vins – a transmis la destinée de son groupe à ses fils Jean-Claude et Laurent Fayat. Ces derniers, ambitieux, ont rapidement fait part de leur désir de voir le château se hisser au rang des meilleurs de sa catégorie. Les récents travaux ont donc pour objectif de mener La Dominique vers de nouveaux horizons, dépassant largement le cadre purement fonctionnel pour offrir une véritable œuvre d’art au cœur du vignoble.

En expansion

D’une superficie de 21 hectares en 1969, le domaine s’est agrandi par acquisitions successives pour atteindre aujourd’hui 29 hectares. Cet accroissement a rendu indispensable une réflexion globale pour le doter des équipements les plus performants, tant au chai qu’à la vigne.
Car outre la révolution des installations, une restructuration complète du vignoble a été menée pour viser l’excellence (avec également une transition vers le bio). Désormais, chaque parcelle – dont les sols ont été étudiés à la loupe – fait l’objet d’une vinification séparée et l’assemblage n’a lieu qu’après les 18 mois de barrique.
Si le Merlot reste largement majoritaire (81%), la présence du Cabernet franc se renforce lors du réencépagement. Car à La Dominique, les vignes sont arrachées après 45 ans. Le sol repose ensuite durant cinq années.

Des quelques 130 000 bouteilles produites (beaucoup moins pour le millésime 2016 dont 70% de la récolte a été perdue en raison du grêle et du gel), la majorité va pour le premier cru, réalisé à partir des vignes qui ont plus de 25 ans. Tous les efforts entrepris doivent permettre au château et à ses vins de sensiblement progresser.

Projet œnotouristique

Lors du chantier d’ampleur entrepris ces dernières années, un accent important a été mis sur l’accueil. Le château s’est ainsi doté de nouvelles installations œnotouristiques, lui permettant d’ouvrir ses portes aux amateurs de vin. L’offre s’articule autour de visites, de dégustations, d’une boutique et d’un restaurant – La Terrrasse Rouge – qui propose donc un point de vue remarquable sur le vignoble, tel un belvédère. Des manifestations culturelles sont également organisées tout au long de l’année: portes ouvertes, expositions ou encore vernissages. De quoi rendre le château attrayant dans une région où les domaines viticoles sont légion.

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