Malgré la défaite, Saint-Prex repart avec le sourire | Journal de Morges
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Malgré la défaite, Saint-Prex repart avec le sourire

Malgré la défaite, Saint-Prex repart avec le sourire

Les Saint-Preyards ont été chaleusement applaudis par leur public en fin de rencontre. Reportage photos: François Moesching.

Il n’y a pas eu de miracle ce dimanche du côté de Marcy: le FC Saint-Prex est éliminé au premier tour de la Coupe de Suisse après sa défaite 6-0 contre Servette.

Les hommes de Mario Chedly ont néanmoins fait preuve d’une abnégation sans faille – pour le plus grand plaisir de leurs supporters.

Elle était attendue depuis deux mois, et l’affiche qui voyait Saint-Prex (2e ligue inter) recevoir Servette (Super League), dimanche en Coupe de Suisse, a tenu toutes ses promesses. Sur le plan sportif, les locaux ont essuyé une défaite implacable (0-6) malgré un engagement indéniable. Mais comme souvent en Coupe, l’essentiel était ailleurs.

Alors que certains auraient sans doute privilégié la fraîcheur des eaux du Léman ou l’ombre d’une forêt, le public a répondu présent pour encourager les Saint-Preyards dans ce match historique. Quelques 1200 spectateurs avaient fait le déplacement, les supporters de la première heure se mêlant aux fans d’un jour, aux anciens et jeunes espoirs du club, ainsi qu’aux familles et groupes d’amis en tous genres. Les soutiens aux Grenats s’étaient également déplacés en nombre, et tout ce petit monde a communié 90 minutes durant dans une ambiance pour le moins bon enfant.

«Être réalistes »

Reste qu’avant même le coup d’envoi, les fans de l’équipe locale ne se faisaient guère d’illusions, à l’image de ce supporter enjoué en provenance de la buvette, un plateau de six bières à la main: « On aime beaucoup Saint-Prex, mais il faut rester réalistes ! ». Et pour cause : les espoirs des plus rêveurs ont été douchés avant même la fin de la première minute de jeu, lorsque les Grenat ont marqué sur leur toute première occasion du match (lire encadré).

D’aucuns seraient tenter d’argumenter que dans cette rencontre à sens unique, le spectacle le plus divertissant se trouvait alors en tribunes. « Personnellement je ne comprends jamais les signes que font les arbitres avec les bras là…», avoue une mère de famille à une amie de longue date. Mais cette dernière ne l’écoute que d’une oreille : elle préfère s’assurer que son paternel, assis à l’ombre, dispose d’une vue satisfaisante sur le terrain.

En contre-bas, un groupe de trois jeunes du village s’entretiennent sur la trajectoire de Dimitri Oberlin, nouvelle recrue du Servette. « T’imagines, tu viens du Bayern et tu finis par jouer contre Saint-Prex ? », demande l’un d’un air taquin. « Ouais mais en même temps il jouait pas au Bayern », renchérit l’autre. En guise de réponse, l’intéressé plante un but quatre minutes plus tard.

4-0 à la mi-temps, le verdict est sans appel pour le club du district et ses fans : « Le gardien genevois n’a même pas sali son short ! », s’exclame un retraité depuis la terrasse de buvette.

Pas de couac technique

Pendant ce temps, un groupe d’une petite trentaine d’Ultras genevois se tient derrière la clôture Est du stade, faute d’avoir un billet… ou le pass sanitaire nécessaire pour bénéficier de l’accès à Marcy. Car pour accueillir un maximum de monde, le club du district a choisi d’imposer le désormais fameux QR Code. « C’était une organisation d’une complexité inédite pour nous, confie le président du FC Saint-Prex Bernard Brodard. Finalement, tout s’est bien déroulé, c’est un soulagement. »

Les organisateurs se félicitent en outre d’avoir pu maintenir un flux de personnes adéquat dans l’enceinte et de limiter au maximum les temps d’attente devant les portes. Selon eux, le mérite revient à la septantaine de bénévoles qui se sont affairés à la planification de cette rencontre hors-du-commun.

« On a dû batailler avec le système de paiement par carte et le câblage des micros, précise Luca Todaro, en charge de la communication et de la coordination de l’événement. Mais c’est normal, il y a toujours des petits imprévus et on est parvenus à les résoudre. Les attentes des médias et du public étaient importantes, et je crois qu’on a relevé le défi! »

Coups de chauds évités

Bilan positif également du côté de la poignée de samaritains postés au bord des tribunes, qui ne cachait pourtant pas une certaine appréhension en raison du soleil et des fortes températures du jour. Heureusement, aucun incident n’est à déplorer « Il faut croire que les gens ont pensé à s’hydrater… même si la plupart n’ont pas bu que de l’eau ! », plaisante l’un des soignants en combinaison fluo. De fait, les buvettes ont écoulé quelque 28 fûts (= 560 litres) de bière durant l’ensemble de l’après-midi.

Si le FC Amical n’est pas parvenu à réaliser l’exploit sportif dont il rêvait, il y a néanmoins fort à parier que ses joueurs garderont un souvenir impérissable de cette rencontre. Après que le coup de sifflet final a retenti, ils ont été chaleureusement applaudis par les nombreux supporters qui avaient fait le déplacement. « Au final, 6-0, c’est pas si mal », estime pour sa part Théo, supporter de tout juste 9 ans.

Au-delà du score, ce rendez-vous semble donc avoir renforcé la cohésion au sein et autour du club. De bon augure pour le début du championnat. « On est prêts, et on se réjouit d’en découdre », résume Bernard Brodard.

Le résumé du match

Coup dur d'entrée...

Difficile d’imaginer une entame de match plus cruelle que celle qu’ont vécu les Saint-Preyards dimanche. Servette a marqué sur sa toute première occasion du match après environ une minute de jeu grâce à un plat du pied à bout portant d’Alexis Antunes. De quoi couper les jambes à une équipe amateur qui avait pourtant à cœur de bien faire. Au bord du terrain, le milier de spectateurs déjà étourdis par le soleil semblait quelque peu sonné.

 

... puis la pluie de buts

Le même Antunes a doublé la mise 20 minutes plus tard, profitant du cafouillage au sein de la dernière ligne pour décocher une frappe pleine d’opportunisme. Non-contents de cette avance déjà confortable, les Grenat n’ont pas desserré l’étau et se sont employés à contenir chaque offensive vaudoise. Et malgré un Roland Müller en grande forme, avec deux arrêts cruciaux à la demi-heure de jeu, l’addition s’est vue alourdie de deux buts en dix minutes, Alexis Antunes signant un triplé au passage. Score à la pause: 4-0.

Des locaux combatifs

On ne peut toutefois pas reprocher au FC Saint-Prex d’avoir manqué de combativité. Au contraire: les hommes de Mario Chedly ont redoublé d’efforts et couru après chaque ballon, n’hésitant pas à la jouer physique pour tenter de déjouer les attaques genevoises. Mais l’abnégation saint-preyarde à peiné à se concrétiser en occasions de but – mis à part un coup franc aisément capté par Edin Omeragić.

Un penalty au millimètre

L’équipe amateur a montré le même état d’esprit en seconde période, ne rechignant pas à se projeter vers l’avant dès que l’occasion s’est présentée. De quoi raviver les encouragements des supporters. À l’heure de jeu, ces derniers se sont enflammés après un contact appuyé sur l’attaquant saint-preyard Lamine Soumahoro dans la surface de réparation. Mais l’arbitre n’a pas bronché.

Conclusion acrobatique

Le score est resté inchangé pendant près de 35 minutes, malgré plusieurs assauts très menaçants sur les cages saint-preyardes. Jusqu’à la 80e minute de jeu et un penalty pour les Grenats: Roland Müller a eu beau plonger du bon côté, la frappe enroulée de Théo Valls, à ras du poteau droit, ne lui a laissé aucune chance. Les Servettiens ont donné le clou du spectacle deux minutes plus tard, sur une magnifique bicyclette de Papu Mendes.

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