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Pass Covid obligatoire: majorité des secteurs concernés opposés

Pass Covid obligatoire: majorité des secteurs concernés opposés

À l'image des boîtes de nuit, le pass sanitaire pourrait être étendu à d'autres secteurs d'activités. Photo: KEYSTONE

La proposition du Conseil fédéral d’étendre l’obligation du certificat Covid aux restaurants, aux cinémas et aux événements a été bien accueillie. Mais les personnes directement concernées dans les secteurs commerciaux et culturels sont largement sceptiques.

Au niveau politique, tous les partis à l’exception de l’UDC sont d’accord avec l’idée d’étendre l’obligation du certificat pour protéger le système de santé de la surcharge. Ce moyen a fait ses preuves et fait l’objet d’un large consensus dès avant la fin de la période de consultation.

La Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) soutient également à une large majorité la mesure proposée par le Conseil fédéral. Toutes les autres mesures possibles seraient plus drastiques, et aussi « moins justes », car les personnes vaccinées en souffriraient, estime la CDS. Le canton des Grisons demande l’examen d’une extension plus large de l’obligation du certificat.

Eviter un nouveau confinement

L’organisation faîtière des entreprises economiesuisse est favorable à la mesure, tout comme l’Union patronale suisse et l’association des hôteliers Hotelleriesuisse, qui font valoir qu’un confinement pourrait ainsi être évité.

Les grands organisateurs d’événements ont également salué la proposition lundi. Selon le sondage effectué par t.Professionnels du spectacle suisse parmi ses membres, 58% sont favorables au recours obligatoire du certificat Covid à titre de mesure efficace.

Il y a aussi un grand nombre de voix (42%) s’exprimant contre le recours au certificat obligatoire pour les manifestations culturelles, estimant avoir fait de bonnes expériences avec les plans de protection mis en place jusqu’ici.

Pas de « privatisation » des tests

La plupart des membres de l’organisation pourraient toutefois s’en accommoder. Mais 68% ne sont pas d’accord avec la « privatisation » de la prise en charge des tests.

Le groupe d’intérêt « Perspektive Live Entertainment » maintient qu’il ne devrait pas y avoir d’autres restrictions d’accès telles que la collecte de données de contact, les exigences en matière de masque, la distance ou les restrictions relatives au nombre de participants.

L’industrie contre l’extension

L’Union suisse des arts et métiers (usam), quant à elle, rejette l’extension du certificat obligatoire. Elle estime qu’il n’existe aucune base légale à cet effet, que cette mesure constitue une lourde ingérence dans la liberté des citoyens et les relations employés-employeurs.

Au vu de ce qui se passe à l’étranger, « on peut douter que cette mesure réduise le nombre d’infections », poursuit l’usam. Enfin, il en résulterait des pertes de revenus, des dépenses et des inégalités.

L’association de l’industrie hôtelière Gastrosuisse a annoncé son opposition farouche avant même la fin de la période de consultation, s’alarmant du fait que les restaurants et cafés devraient compter avec des pertes massives de chiffre d’affaires.

L’Association suisse des centres de fitness et de santé s’attend elle à une baisse du chiffre d’affaires pouvant atteindre 40% si seules les personnes titulaires d’un certificat sont autorisées à s’entraîner dans ses installations. Or le secteur a déjà beaucoup souffert de la pandémie, et une nouvelle baisse pourrait briser les reins de nombreuses entreprises.

Les musées ne considèrent pas non plus le certificat comme une condition d’entrée pertinente. Pour eux, ce sésame serait plutôt indiqué pour les grands événements publics. Pour les activités quotidiennes, les musées disposent de concepts de protection éprouvés, estime l’Association des musées suisses.

Protection des données

Le syndicat Travail.Suisse accueille également d’un oeil critique l’élargissement du certificat Covid sur le lieu de travail. Pour lui, les employeurs n’ont pas à savoir qui de leur personnel est vacciné ou non. On touche là à la protection des données. La faîtière syndicale plaide aussi pour élargir l’accès aux tests.

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