Etoy: Le Canton veut racheter l’ancienne école internationale

Suite à l’annonce de la fermeture de l’école GEMS, la commune et les sociétés locales se montrent soucieuses quant à l’avenir des installations sportives du lieu.

L’information est parue juste avant le week-end de l’ascension dans plusieurs médias: l’école privée GEMS World Academy Switzerland fermera ses portes définitivement à la fin du mois de juin pour cause de surdimensionnement. L’établissement n’est en effet jamais parvenu à atteindre la barre des 1000 élèves qu’il s’était fixée à son ouverture en 2013 (ndlr: il en comptait à peine 400 cette année).

Lors de la séance du Conseil communal lundi, le syndic José Manuel Fernandez (en photo) est évidemment revenu sur cet événement. «J’ai appris l’information par l’intermédiaire d’un journaliste alors que j’étais en voyage, a-t-il expliqué. Nous avons immédiatement pris contact avec la direction, puis le propriétaire – une société au Luxembourg – afin de trouver une solution, mais la décision de fermeture a été confirmée le 28 juin. Ce que nous regrettons pour les collaborateurs, les élèves et les parents.»

Sociétés pénalisées 

S’il est un problème majeur conséquent à cette fermeture, c’est bien l’accès aux installations sportives des différentes sociétés de la région. En effet, GEMS possède notamment une salle de gymnastique, un terrain de football synthétique et une piscine.  

Structure forte de plus de 500 membres issus de la région morgienne et déjà en manque d’infrastructures, Morges Natation a appris la nouvelle avec fracas. «Ça a été un gros choc pour nous, commente la présidente du club Eloyse Sandoz. On louait 33 heures de lignes d’eau par semaine à Etoy, ce qui est énorme. Sans compter que la piscine et le bassin de 25 mètres étaient magnifiques pour nous. Aujourd’hui, on voyage jusqu’à Bassins ou Ecublens pour pouvoir nous entraîner, cette situation nous complique encore un peu plus la tâche. On croise les doigts pour une issue favorable.»

Même son de cloche du côté des footballeurs, notamment du FC Pied du Jura, qui bénéficient régulièrement du terrain sythétique l’hiver. «Ça fait cinq ou six ans que nous avons plusieurs équipes qui s’entraînent à Etoy, explique le président du club Alain Joseph. Si nous ne pouvons plus utiliser ce terrain, il faudra trouver quelque chose ailleurs, au risque que cela nous coûte bien plus cher.»

«Plan de bataille»

Mais une problématique territoriale ajoute de la difficulté à cette affaire. «Il faut savoir que le site s’étale sur quatre parcelles, détaille le syndic. Le centre sportif est un bloc, le bâtiment principal est sur une seconde zone, tandis que le terrain de football et les parkings s’étendent sur deux autres parcelles qui possèdent des droits à bâtir. Ce qui signifie que, s’il le désire, le propriétaire a des possibilités de construire à cet endroit.» À partir de ce constat, le syndic s’active sur un point. «Nous sommes en discussions avec plusieurs acteurs, sociétés qui louent la piscine et/ou la salle de gym ou pourraient être intéressés à l’utiliser, comme les écoles d’Aubonne par exemple. Ainsi, nous pourrions proposer quelque chose de plus ou moins ficelé au propriétaire afin de voir ensuite si un arrangement est envisageable. On va avancer en priorité sur le centre sportif.»

Dès lors, une motion a été déposée pour demander à la Municipalité «quelles sont les intentions stratégiques qu’elle veut défendre dans le cas de figure de l’abandon par l’école GEMS (locataire) des installations immobilières sportives (salle de gym et piscine).» Pour le conseiller Florian Magnollay, il est nécessaire d’agir vite: «Il nous faut un plan de bataille, savoir ce que veut faire la commune. Le propriétaire est un fonds d’investissement, son but est de gagner de l’argent, il faut donc se positionner par rapport à ça.»