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Le vacherin Mont-d’Or s’attend à une baisse

Le vacherin Mont-d’Or s’attend à une baisse

Le vacherin sera à nouveau disponible en septembre mais l'annulation des foires va lui faire perdre des parts de marché.

Privé de Fête et de foires pour cause de pandémie, le célèbre fromage saisonnier à pâte molle espère écouler 500 tonnes de son produit du terroir dès la mi-septembre.

Comme beaucoup, le calendrier du Vacherin Mont-d’Or AOP est chamboulé par le Covid-19. La traditionnelle Fête aux Charbonnières, qui ouvre la saison de ce fromage principalement produit dans le district de Morges, n’aura pas lieu cette année. Il faudra attendre le 25 septembre 2021 pour participer à cette manifestation où plusieurs milliers de personnes viennent déguster les premiers vacherins de la saison. « Respecter les mesures de sécurité serait tout simplement impossible!», résume Pascal Monneron, gérant de l’Interprofession du Vacherin Mont-d’Or. Si la manifestation se révélait par la suite avoir été un foyer de propagation, notre fromage en ferait les frais».

Les contrôles bactériologiques seront renforcés

Pascal Monneron, gérant de l’interprofession

Mais, fête ou pas fête, le Mont-d’Or n’a pas l’intention de rater sa traditionnelle saison automne-hiver. Même si tout sera différent cette année, puisque la promotion habituelle de ce fromage affiné par une poignée de passionnés passe en grande partie par les manifestations et les foires. «Toutes les dégustations des mois de septembre et octobre sont annulées. Les mesures d’hygiène nécessitent de faire déguster du fromage sous forme préemballée, ce qui n’est pas possible pour notre produit», souligne encore Pascal Monneron.

50 tonnes en moins

Quant aux premiers Vacherins Mont-d’Or AOP de la rentrée ils seront bien là, comme prévu, dès le 18 septembre et jusqu’à fin mars. L’interprofession table toutefois sur une légère baisse au niveau des ventes de ce fromage saisonnier créé il y a quatre siècles. Elle espère en vendre 500 tonnes, plutôt que les 552 tonnes de la saison précédente. Par ailleurs, afin de répondre aux craintes de certains clients, l’interprofession du Vacherin Mont-d’Or a renforcé le contrôle bactériologique de ses produits.

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Si cette crise profonde a déjà forcé de nombreux agriculteurs à renoncer, d’autres s’accrochent encore. Mais avec un montant de 54,7 centimes touchés en moyenne par litre en 2017 par les producteurs vaudois, il y a de quoi céder à l’alarmisme pour une profession qui pourrait bien être en voie de disparition si rien ne change. «C’est simple, on risque une pénurie à l’avenir», estime Pierre-Alain Urfer qui vient de lancer une démarche visant à soutenir le milieu. Son idée? Rémunérer correctement le litre de lait à travers une bouteille labellisée «Laitspoir».

C’est du côté de Romanel-sur-Morges et de la Fromagerie André que l’instigateur du projet s’est tourné. «Les paysans ont tout de suite été intéressés, explique le fromager Serge André. Il faut dire que sur les 3,2 millions de litres que nous collectons chaque année, nous n’en transformons que 2,6 en tomme ou vacherin Mont-d’Or. Le solde est revendu à l’industrie à un prix dérisoire, soit 40 centimes le litre.» 

Désormais, le lait écoulé avec ce nouveau label sera payé 70 centimes. «C’est une rémunération qui paraît correcte, estime Pierre-Alain Urfer. Et puis les paysans ne paient pas de cotisation et n’ont aucun investissement à faire.» 

Partenaire trouvé 

Pour que l’aventure puisse véritablement démarrer, il fallait trouver un partenaire capable d’écouler un volume suffisant et de toucher un large public. «Ça n’a pas été simple, confirme Pierre-Alain Urfer. Les grands distributeurs ont souvent leurs propres marques et sont énormément sollicités. Mais Coop nous a écoutés et a accepté de commercialiser nos bouteilles.»

Depuis mercredi, une vingtaine de magasins du géant de l’alimentation situés entre Signy et Prilly propose le «Laitspoir» au prix de 1 franc 80. «Mais le consommateur a la certitude que cette plus-value va dans la poche du paysan, ajoute Pierre-Alain Urfer. À ma connaissance, ça n’existe pas en Suisse. Et puis nous n’avons pas fait non plus un lait plus blanc que blanc en ajoutant de nombreux critères qui auraient alors généré une forte plus-value.» On retiendra toutefois qu’en plus d’être équitable, ce produit garantit une garde respectueuse des animaux. 

Cependant, les clients seront-ils prêts à payer une bouteille de lait plus cher? «Selon une étude de la Fédération romande des consommateurs, c’est le cas si la traçabilité d’un produit est totale, précise le créateur de la marque. Mais la réponse, on ne la connaît pas encore. Par sa sensibilité à cette cause, c’est le consommateur qui décidera si ce produit a sa place dans les rayons. Nous nous donnons trois mois pour savoir si notre label trouve son assise.» L’objectif étant, à terme, de pouvoir atteindre un rythme de croisière d’environ 1000 litres par jour. Et d’ajouter: «Nous aimerions également intégrer la restauration collective qui semble plutôt réceptive.»

De 32 à 12

Si cet essai s’avérait fructueux, ce serait une aubaine pour les agriculteurs, qui livrent l’intégralité de leur récolte à la fromagerie André. «Nous étions encore 32 en 1998, nous ne sommes plus que 12 aujourd’hui (ndlr: à Denens, Sévery, Romanel-sur-Morges, Monnaz, Clarmont, Echichens et Saint-Saphorin-sur-Morges), précise Guy de Charrière, président du groupement des producteurs. Même si les volumes sont restés les mêmes, la disparition d’une autre exploitation aurait cette fois des conséquences sur les quantités. Pour continuer à vivre, nous devons impérativement trouver de nouveaux débouchés. C’est primordial.»

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Sarah Rempe 18 mai 2018
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