Bons d’achats pour favoriser le tourisme local

A l’initiative de l’Office du tourisme vaudois, deux nuitées à l’hôtel donneront droit à une carte prépayée d’une valeur de 100 francs valable dans de nombreux commerces du canton et de la région morgienne.
Pour innover en temps post-Covid, il faut un peu de débrouille et beaucoup d’argent. Pour ce dernier point, la somme de 250’000 francs a été débloquée par le Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS). Elle sera répartie en 2500 unités dans autant de cartes prépayées d’une valeur de 100 francs chacune, baptisées «Vaud à la carte» et offertes dès le 1er juillet aux clients ayant réservé deux nuitées hôtelières ou plus dans le canton. L’hôte aura ensuite le loisir de dépenser cette cagnotte à puce pour s’offrir un restaurant, une ou deux bouteilles chez un vigneron, visiter un musée ou un site touristique, payer un transport ou des frais d’hôtel.
Union sacrée
La débrouille, elle, consiste à rendre opérante cette initiative de promotion cantonale qui implique un réseau large et inédit de partenaires commerciaux et touristiques. Sont concernés l’Association romande des hôteliers, GastroVaud, l’Office des vins vaudois ainsi que les destinations touristiques du canton. Afin que la carte prépayée puisse être utilisée et débitée exclusivement auprès des prestataires touristiques, un portail dédié est mis en place à leur attention (sur www.myvaud.ch/inscription). Cette base de données ainsi créée permettra de déterminer où les cartes seront valables. Le montant de la transaction sera ensuite directement reversé au prestataire, sans commission.
Le district dans le coup
Quant au partenaire hôtelier, il recevra «ses» cartes, la confirmation de ses réservations pour un séjour de deux nuitées ayant lieu entre le 1er juillet 2020 et le 18 avril 2021. Après contrôle, la carte sera transmise directement à l’hôtel concerné, qui pourra la remettre au client lors de son arrivée. Alors que l’action vient d’être mise en place, on notait vendredi la participation de plusieurs acteurs de la région morgienne élargie comme des hôtels, des restaurants, la Maison du dessin de presse, des vignerons ou la Fondation Jan Michalski (Montricher) par exemple.
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Excursion digitale au Pied du Jura
Nous nous sommes intéressés au chatbot et à l’application récemment développés par Morges Région Tourisme et avons testé l’un des itinéraires répertoriés, qui va de Vullierens à Montricher.
Si la fin de l’été approche plus vite qu’on n’ose y songer, il est encore temps pour de belles excursions dans le district. L’occasion de tester les nouveaux outils digitaux récemment développés par Morges Région Tourisme et l’Association de la région Cossonay Aubonne-Morges (Arcam) afin de faciliter et d’encourager le tourisme régional. À savoir, un chatbot nommé Barbote, qui cible les envies des utilisateurs à partir d’un panel de vingt-neuf itinéraires, couplé à une application permettant d’accéder à toutes les informations pratiques sur le terrain.
Après m’être connectée depuis mon navigateur sur la page bit.ly/barbote, un petit personnage me pose quelques questions simples. En premier lieu, il me laisse le choix entre trois types d’excursions: Culture et patrimoine, nature, et art de vivre. Une quatrième catégorie intitulée «Inspirez-moi» propose quant à elle les activités coups de cœur de Barbote. Pour la catégorie «Nature», Barbote demande à l’internaute de préciser le type de balade recherché. Je décide de m’orienter vers la rubrique Art de vivre et clique sur le lien, qui me renvoie à cinq choix d’activités, brièvement décrits et illustrés par une photo.
Voyage gourmand
L’itinéraire gourmand me fait de l’œil. Durant cette balade d’une dizaine de kilomètres reliant Vullierens à Montricher, quatre lieux d’intérêt sont répertoriés, dont deux sites de dégustation de produits du terroir. Une fois l’excursion sélectionnée, la web application de Morges Région Tourisme prend le relais. Elle m’apporte toutes les précisions nécessaires quant aux tracés géographiques, au profil altimétrique et aux heures d’ouverture des institutions traversées. Dans sa version mobile, l’application peut être téléchargée et permet d’avoir accès à toutes les données, même sans connexion internet.
Je me décide à parcourir l’itinéraire à vélo, bien qu’il soit tout à fait réalisable à pied. La première étape me mène au Château de Vullierens qui, en fin de saison, n’est malheureusement ouvert que les week-ends. Pour les fameux iris, il faudra repasser l’an prochain. Pas découragée pour autant, je reprends ma route et me dirige vers le Moulin de Sévery, où je rencontre Maveline Bovey. «Ma sœur et moi sommes la septième génération à travailler dans l’entreprise familiale et à faire perdurer la tradition», m’apprend-elle. La visite, pour laquelle il est fortement conseillé de réserver, s’effectue généralement en trois temps: tout d’abord un historique du moulin donné par l’un des quatre artisans huiliers, ensuite une visite de l’huilerie et une démonstration du pressage à l’ancienne et finalement un passage à la dégustation et à la boutique, dont il est difficile de ressortir les mains vides.
Visibilité accrue
C’est ainsi avec un panier alourdi d’huile d’olive et de moutarde à l’ail rose que je me remets en chemin afin d’atteindre Montricher. L’application me conduit à la Fromagerie Gourmande, un bâtiment moderne qui abrite un magasin au rez-de-chaussée, tandis que l’étage accueille un restaurant et un espace d’exposition. De ce dernier, on peut apercevoir à travers des portions de sol vitrées les cuves dans lesquelles est fabriqué le fromage.
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De nombreux panneaux et une vidéo explicative complètent la visite. «On était souvent un peu absent des recherches sur internet et certains habitants de Montricher n’avaient jamais mis les pieds ici, constate Christine Morel, l’une des serveuses. Mais désormais ça bouge bien, les produits sont très bien notés et le lieu en soi plaît beaucoup». N’ayant à nouveau pas pu faire l’impasse sur la boutique, je quitte Montricher avec un morceau de gruyère d’alpage et enfourche mon vélo une nouvelle fois. Il est maintenant l’heure d’attaquer la petite montée jusqu’à la Fondation Jan Michalski, où se déroule actuellement l’exposition René Char. J’en profite pour prendre un café sous le toit dentelé de ce lieu si particulier, avant de me glisser avec mon bicycle dans le train et de redescendre en direction de Morges.
Le bilan de l’expérience s’avère positif. Le chatbot et l’application participent à mettre en valeur certains lieux clefs de la région et apportent des explications riches et claires. Et que l’on soit seul, en famille, sportif ou non, Barbote sait décidément se montrer inspirant.

Le canton doit faire de son nom une marque
Avec pour but de rassembler les meilleurs ambassadeurs régionaux sous la même bannière, le canton a lancé la Marque VAUD+.
Fédérer, oui, mais comment ? Tout a débuté par un constat fait par le Département cantonal de l’économie, de l’innovation et du sport. «Nous avons remarqué que la promotion des différents secteurs professionnels était très sectorisée, explique Andreane Jordan Meier, cheffe du Service de la promotion économique et de l’innovation (SPEI). La gastronomie, les vins, le tourisme, l’économie ou la culture sont des secteurs qui possèdent chacun leur propre structure de promotion, même si certaines synergies existent.» L’idée est donc simple: harmoniser toutes ces filières sous une seule et même entité. «D’un point de vue marketing, pour le consommateur, les différents publics cibles, il est évidemment plus simple de s’identifier à une seule marque.»
Un travail d’observation a ainsi été fait dans le but de s’inspirer d’autres régions ayant, elles aussi, créé une marque territoriale visant à promouvoir un terroir, des valeurs, une histoire ou des entreprises. «Notre canton possède une telle variété de richesses qu’il est presque un petit pays à lui tout seul, détaille Andreane Jordan Meier. Un tissu économique diversifié et de pointe, le tourisme, la culture, les hautes écoles, l’histoire, la gastronomie sont autant d’atouts pour notre région et nous avions le sentiment qu’ils n’étaient pas assez valorisés. L’idée, assez facile sur le papier, consiste donc à simplifier les multiples structures de promotion existantes afin de regrouper le tout autour d’une marque forte: VAUD+.»
Si l’idée est là, il faut désormais la concrétiser en commençant par lui donner une consistance. «Par définition, une marque véhicule un message, une idée, des valeurs, détaille Andreane Jordan Meier. Nous avons donc planché sur cette question très importante des valeurs qui interrogent une chose: qu’est-ce que le canton de Vaud pour les Vaudois et pour les gens de l’extérieur?»
Valeurs fortes
Des groupes de travail se mettent alors à l’œuvre. Parmi eux, des personnes de terrain, issues des milieux économiques, culturels, de l’éducation, des produits du terroir. Une mise en commun qui a permis d’identifier neuf valeurs: vivre ensemble, respect, tranquillité, inspiration, entrepreneuriat, transmission de savoir, innovation, culture & patrimoine, excellence sont ainsi mis en exergue. «Si vous mettez tout cela ensemble, on commence à identifier le canton de Vaud», assure Andreane Jordan Meier.
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Avec l’aide d’un expert en développement de marque territoriale et au regard de l’évolution de la société actuelle, l’idée centrale de la marque VAUD+ commence à prendre forme. «Nous souhaitons également insister sur la notion d’authenticité et l’esprit d’appartenance à notre canton. J’entends par là que nous avons déjà des acteurs de qualité, attachés à leur région. Mais ce qui manque, c’est une communauté de celles et ceux qui font la vraie valeur de notre canton: les producteurs, les entrepreneurs, les musées, les hautes écoles… tous ces gens qui font rayonner Vaud, qui sont fiers d’être ici, y trouvent un bénéfice, une raison d’être et qui ont toujours envie d’en faire plus. Voilà un des premiers objectifs de la marque: créer cette communauté. Identifier sur la base des valeurs, les acteurs – tous secteurs confondus – qui font la fierté du canton en montrant son excellence.»

Morges Région Tourisme regarde vers l’avenir
À l’occasion de son assemblée générale, Morges Région Tourisme a dressé le panorama des grands projets annoncés pour l’année à venir.
Après le Casino de Morges en 2018, c’est à l’Auberge communale des Trois Sapins de Bière que s’est déroulée l’Assemblée générale annuelle de Morges Région Tourisme. L’occasion de faire le bilan sur l’année écoulée et de laisser entrevoir les grands projets pour les mois à venir.
Déterminés à ne pas rester en retrait des avancées technologiques, les intervenants ont fait part de leur volonté de dynamiser la présence de Morges Région Tourisme sur les réseaux sociaux. «Notre métier n’est plus simplement d’être à l’accueil et de répondre aux questions; il est nécessaire d’être aussi sur Instagram et Facebook, a déclaré le président du comité Yves-Etienne Kahn. C’est extra de voir à quel point tout va vite. Je me sens parfois dépassé, mais on a la chance d’avoir des collaborateurs compétents à ce niveau».
Dans les grands projets pour l’année à venir, la tendance penche également du côté du numérique avec notamment le projet «Barbote», qui a été présenté par Maxime Gervasi, chef de projet «Innovation et Tourisme» à l’ARCAM. «Il s’agit d’un chatbot avec lequel on discute et qui agit comme un outil de recommandation des valeurs sûres de la région. On parvient à personnaliser les choix de chaque visiteur et à lui faire des propositions après lui avoir posé quelques questions simples.»
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Actuellement en test, le guide virtuel, qui sera combiné avec une application, devrait sortir en août 2019. Dans la même lignée, Loïc Kuttruff a annoncé que Morges allait rejoindre Tomas, plateforme de réservation d’activités et d’hébergements en ligne. «Notre but n’est pas d’égaler des sites tels que Booking, mais de proposer une alternative».
Afin de clôturer la séance, la déléguée au tourisme de l’ARCAM Véronique Hermanjat a remercié le président Yves-Etienne Kahn. «Vu que tu es un peu Saint-Bernard, on s’est dit qu’un petit compagnon, ce serait pas mal», s’est-elle amusée avant de laisser sa place à Damassine, femelle Saint-Bernard qui est arrivée sous les yeux attendris de l’assemblée.
Bilan mitigé à Bière
2018 aura notamment été jalonnée par l’ouverture de la Maison du Tourisme à Bière en avril. Au terme de cette année-test, c’est un peu moins de 2000 visiteurs qui ont été comptabilisés, dont seulement 10% venaient pour des renseignements concernant le tourisme. Le 90% restant étant lié à des questions de transport. Néanmoins encouragés par cette première année, les collaborateurs de MRT ont exprimé leur but: faire découvrir aux locaux des choses qu’ils ne connaissent pas. Quant à l’Office du Tourisme de Morges, c’est environ 4170 personnes qui se sont rendues au guichet.
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