Je voudrais parler de deux hommes que je connais un peu et que j’estime. Ils sont tous les deux, pour des raisons totalement différentes, en face d’un grand projet de reconstruction.
Le premier, c’est Raoul Cruchon, vigneron, entrepreneur, responsable de mille choses et notamment de lui-même, de sa vie, du destin qu’il s’est choisi et a affiné sans cesse. J’avais eu le plaisir voici quelques semaines de le rencontrer chez lui à Echichens pour évoquer le Stimulant, ce joyeux apéritif qu’il venait de relancer avec des proches sous le nom de Stim’. J’avais passé près de deux heures à l’entendre raconter l’idée, puis la réalisation de ces retrouvailles avec le passé. Les mots, la culture, le savoir, l’expérience, la parole nette, qu’y a-t-il de plus nourrissant pour celui qui écoute que ce mélange si dense? J’avais eu, assis à la table de Raoul Cruchon, le sentiment qu’il se dégageait de lui une grande force et une immense volonté de vivre avec plaisir, en acteur solide au cœur de la société. Puis il y a eu l’incendie. La destruction de la cave. La tristesse, les larmes. Mais les mots, encore les mots, la force, la vie qu’on se dessine, les mots qui disent que non, l’incendie ne gagnera pas, on va reconstruire, recréer, réagir, pas subir. J’ai envie de lui serrer la main, à Raoul Cruchon, de lui dire mon admiration. Et à ceux qui sont avec lui aussi.
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Le monde à ma porte – 3 juin 2022
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