La jeunesse dans tous ses états
Dans une période critique, la nouvelle génération est touchée par la perte de lien social. Des initiatives aident les jeunes à combler le vide.
À la rescousse d’une jeunesse désarmée
Entrer dans le monde des adultes est une perspective qui a de quoi effrayer plus d’un ado. Si l’épidémie a fragilisé une population déjà sujette aux doutes, les mains tendues émergent elles aussi, à l’image de Virginie Crausaz.
Confier des ados en perte de repères à une femme passée de responsable des recrutements de l’UBS à un van rempli de crayons de couleur peut sembler drôlement paradoxal. Mais que l’on ne s’y trompe pas: si Virginie Crausaz travaille dans un environnement moins bling-bling aujourd’hui, c’est bel et bien par choix. «Il y a quelques années, je gérais les recrutements de tous les segments d’affaires de la banque pour Vaud, Fribourg, Neuchâtel, le Jura et le Valais. J’ai beaucoup appris à travers mon parcours, mais j’ai eu besoin de trouver davantage de sens dans ce que je faisais», raconte celle qui à 22 ans déjà allait vendre des services aux chefs d’entreprise.
Passée par la structure publique de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière en 2017, la mère de famille a sauté le pas de l’indépendance en début d’année en créant sa propre entreprise de coaching personnel. «Ça répondait au souhait d’appliquer une méthode qui me semble pertinente par rapport aux besoins que j’ai pu ressentir en travaillant en institution, poursuit-elle. Il existe beaucoup de propositions d’accompagnement lorsque vous êtes au chômage ou au social, mais si vous êtes un jeune et que vous n’avez pas encore passé cette barrière, très peu de choses sont offertes.»
Le public visé
Pourtant, le défi de rentrer dans la vie d’adulte n’est pas des moindres. «Quand les élèves sont en échec scolaire ou postscolaire, on les envoie au chômage ou on leur dit de retourner au conseil en orientation, mais on ne propose rien d’autre. C’est un peu triste, car plus qu’un simple formulaire à choix multiples à remplir, il y a un vrai deuil à faire», estime la coach pour adolescents et jeunes adultes.
Une nécessité d’autant plus forte qu’à cet âge-là, beaucoup de choses se passent en même temps. «Les questionnements peuvent être très larges et les émotions en ébullition!», déclare-t-elle avec le sourire.
Le van sort des codes et d’un cadre scolaire, voire médical qui peut paraître un peu cloisonné pour les jeunes
Virginie Crausaz, coach à Parami Coaching
Rencontrant un franc succès auprès des privés, la citoyenne de Reverolle aimerait davantage travailler avec les écoles et les gymnases. «Pouvoir y poser mon bus un ou deux jours par mois permettrait d’établir une sorte de permanence au cas où des jeunes auraient des questions d’orientation, de relationnel avec des potes, d’identité… Ce serait vraiment idéal.»
Le choix du «lieu» de travail justement? Il s’est fait très vite si on en croit la principale intéressée. Naturellement même. «Ça sort des codes et d’un cadre scolaire, voire médical qui peut paraître un peu cloisonné pour les jeunes, justifie Virginie Crausaz. Ça offre aussi des possibilités de se déplacer, d’aller dans la nature par exemple pour celles et ceux qui le souhaitent.»
Oreille attentive
Déambulant dans son van estampillé «Parami Coaching», la Rebedoli propose une oreille attentive à des ados et des parents parfois désemparés. «Il faut avouer que notre monde est assez hostile aux yeux de la plupart des jeunes. Ceux qui viennent chez moi sont aussi un peu perdus ou manquent de confiance en eux. On essaie alors de clarifier quel est l’objectif central en allant vers des actions. Ce n’est pas un travail de psychologue, mais d’accompagnement. Suivant les cas, on va travailler sur les émotions, l’auto-sabotage, les croyances limitantes, la systémique familiale, ou des valeurs susceptibles de guider les jeunes.»
Tendue pour mener ces derniers vers une voie personnelle et professionnelle qui leur correspond, la main de Virginie Crausaz est surtout celle d’une personne qui croit dur comme fer en cette nouvelle génération. «Elle va apporter quelque chose de neuf au monde de l’entreprise, qui tel qu’il existe aujourd’hui fonctionne de moins en moins. La hiérarchie très verticale et les attentes purement chiffrées ont fait leur temps. On voit qu’un modèle plus participatif et davantage centré autour des forces de l’employé est en train d’émerger. Même si ça prendra des années, les jeunes permettront d’améliorer le modèle en place», conclut-elle.
Coach en entreprise
Virginie Crausaz travaille aussi avec des entreprises, fortement demandeuses. «Les PME en particulier ont régulièrement des apprentis avec qui ça ne se passe pas bien. Il faut dire qu’elles ont peu de ressources humaines et que celles-ci sont souvent davantage centrées sur la gestion des salaires et des assurances que l’accompagnement, observe-t-elle. Soit les employeurs tirent comme ils peuvent en espérant que ça tienne jusqu’au bout et que le jeune réussisse, soit ils s’en séparent. Mais c’est parfois oublier que l’entreprise l’a choisi, et qu’elle a tout de même une part de responsabilité vis-à-vis de lui.»
En chiffres
«Notre mission est d’inclure les jeunes et de promouvoir leur citoyenneté»
Marie Bertholet et Anna Mrazek sont les deux visages de «jaiunprojet.ch», une structure qui soutient depuis 20 ans les initiatives des jeunes vaudois. Interview.
Véritables superwomen de l’aide à la jeunesse vaudoise, Marie Bertholet et Anna Mrazek vont à la rencontre des jeunes dans tout le canton dans le cadre du programme «jaiunprojet.ch», qui a soutenu plus de 1000 initiatives en 20 ans d’existence. Questions-réponses avec les deux promotrices du centre vaudois d’aide à la jeunesse (CVAJ).
- En quoi consiste votre travail?
-Il y a deux volets. Dans le premier, on voit des jeunes de 13 à 25 ans qui nous contactent et nourrissent des projets sportif, culturel ou encore social. Un critère important à respecter est l’aspect non lucratif et extrascolaire de la démarche. On va les conseiller sur toutes les dimensions au fur et à mesure du projet. Ça peut être comment rédiger un dossier de présentation, fonder une association ou trouver des fonds. Le deuxième volet concerne les autorités villageoises, avec qui l’on réfléchit à des démarches participatives et des manières d’inclure les jeunes dans la vie et les décisions de la commune.
- Avez-vous un exemple concret pour ce deuxième volet?
– Oui, et il prouve que cela peut être très peu engageant. Pour la traditionnelle soirée communale des nouveaux citoyens où l’on invite les jeunes à venir boire un verre et écouter un discours du syndic, on encourage les municipalités à proposer d’autres manières de fêter ça, comme partager un «dîner-quizz». Cela prend la forme d’une soirée plus ludique, où l’on se met en équipe pour répondre à des questions. Ça peut casser la barrière entre adultes et jeunes. Chaque génération a des préjugés sur l’autre, et le fait de les rassembler permet de mieux comprendre la réalité de chacun et dépasser ce clivage.
- Tout de même, n’y a-t-il pas un problème de jeunesse aujourd’hui?
– Nous ne partageons pas cette lecture. Tout d’abord, il y a à notre sens une tendance des médias à parler des choses négatives dans le comportement des jeunes, et pas assez à valoriser leur engagement et ce qu’ils peuvent apporter à notre société. Pendant la pandémie par exemple, nombreux sont ceux qui ont fait des courses et des gestes de solidarité pour leurs aînés sans rien attendre en retour. Et puis, c’est assez commun de se focaliser sur les 5% de personnes d’un segment de la population qui vont mal et non sur les 95% qui se portent bien. Enfin, les cas de vandalisme montrent parfois qu’il n’existe aucune structure mise à la disposition des jeunes et que d’en développer permet de parer à une partie des problèmes.
- La campagne vaudoise a passablement évolué ces dernières décennies, avec dans certains villages une augmentation démographique importante sans que la politique de soutien à la jeunesse ne se développe pour autant. Y voyez-vous un problème?
– Effectivement, le pied du Jura est par exemple une région où il n’y a pas de grande ville porteuse et dotée d’un dispositif jeunesse. Mais un excellent contre-exemple est la commune de La Sarraz qui a très récemment créé un poste de travailleur de proximité (lire ci-contre). On sentait bien que le besoin existait, et on se réjouit de constater qu’une telle perception est partagée à l’échelon politique.
- Les choses évoluent dans le bon sens si on vous écoute?
– Oui, on remarque que depuis quelques années, les communes prennent davantage conscience qu’elles ont un rôle à jouer par rapport aux jeunes. Il y a aussi la loi de soutien aux activités de jeunesse, qui s’est mise en place en 2010 et qui a fortement poussé les communes à organiser des choses pour les jeunes. Et si on regarde ne serait-ce qu’à notre niveau statistique, on constate d’année en année qu’il y a de plus en plus de projets lancés par des autorités villageoises. On sent que celles-ci sont de plus en plus intéressées et ouvertes à l’idée d’intégrer la jeunesse dans leur activité.
- Et quel message tentez-vous de véhiculer aux jeunes plus directement?
– Notre travail, c’est de donner aux jeunes une place qu’ils n’ont pas ou plus. Et de leur faire comprendre que même si on a moins de 18 ans et qu’on n’est pas au Conseil de sa commune, on a une voix à faire valoir. On a le droit d’avoir des idées et de les mettre en action par des projets, et surtout il y a des gens qui peuvent les aider à mettre tout ça en place. Enfin, on tient à souligner que le processus est aussi important que le résultat en lui-même sinon plus. Car à travers toutes ces étapes de réalisation, le jeune apprend beaucoup de choses. Cela va du fait de comprendre les réalités économique ou temporelle d’une commune à croire davantage en soi et en sa capacité à accomplir des actions concrètes!
L’art de rue réunit durant la pandémie
Au centre d’animation du village, on se démène pour maintenir un lien avec les jeunes en ces temps de crise sanitaire. Notamment au travers de l’atelier d’art urbain.
Si la vie s’est éteinte dans beaucoup de lieux de rencontre de la région, elle continue à «Univers 1028», le local des jeunes de Préverenges. En ce jeudi après-midi, ils sont une dizaine de filles et garçons à participer à un atelier d’art urbain. Juste devant l’entrée, les bombes de peinture jonchent le sol. Il y en a pour tous les goûts et les couleurs. Les habitués s’en saisissent sans hésiter, récupèrent leur pochoir préféré et redécorent une des planches ou la porte à disposition pour libérer leur créativité. Les bonbonnes secouées, le bruit du spray… c’est le son du graffiti qui résonne dans le hall extérieur du centre et vient à nos oreilles, en même temps que l’odeur si particulière de la peinture qui réveille nos neurones olfactifs.
Le premier à faire parler le spray est Kasper, douze ans. Cet habitant de Denges participe chaque jeudi à cet atelier depuis environ deux ans. «J’ai toujours aimé dessiner. Et j’adore graffer», raconte-t-il. «Bombardez, bombardez», on entend le responsable de l’activité Sylvain Rossel encourager les tagueurs en herbe.
Pendant que les plus expérimentés laissent leur empreinte de manière autonome, il s’occupe des petits nouveaux. Comment tenir une bonbonne, à quelle distance, il montre aux novices les rudiments de l’art urbain. «Vous êtes libres, faites ce que vous voulez. Il n’y a pas de censure, je ne vous dirai jamais non», leur lance cet enseignant de formation. «Ici, j’enlève ma casquette de prof, nous confie-t-il. Il n’y a pas le cadre de l’école, on évolue en petits groupes et on donne la priorité au plaisir. Lorsque j’étais ado, ce genre d’ateliers n’existait pas. Il y avait peut-être des a priori en lien avec le vandalisme, qui pouvaient d’ailleurs être légitimes. Le “street art” s’est démocratisé avec le temps. L’idée au travers de cette activité est de dire aux jeunes qu’on peut faire des trucs sur les murs tout en restant dans la légalité et de leur permettre de mesurer l’effort d’un travail de qualité.»
Se retrouver
Et la méthode semble plaire. La flamme se lit dans les yeux des enfants. Notamment ceux de Marie, habitante d’Echandens âgée de treize ans. «C’est différent de ce qu’on peut faire à l’école, explique-t-elle. C’est plus grand, plus… incroyable.» Même enthousiasme chez Alan, qui fréquente les lieux depuis environ six mois. «Le professeur est vraiment génial, sourit ce Chandelier âgé de onze ans. Je viens ici avec mes amis. Et avec le covid, il n’y a plus grand-chose d’autre à faire.»
Alors que le centre a été forcé de fermer durant la première vague, les responsables se sont démenés depuis pour faire en sorte de recevoir les enfants et adolescents entre les murs d’«Univers 1028». «Il est évidemment important en ces temps de pandémie de pouvoir proposer un accueil et une disponibilité afin qu’ils puissent avoir un lieu où se retrouver», déclare Swan Kuhn, animateur socioculturel. À quelques mètres d’autres jeunes occupés à jouer au tennis de table, il affirme que les mesures sanitaires ne favorisent pas la relation de proximité que les encadrants tentent d’entretenir avec les filles et garçons. «Le port du masque imposé aux plus de douze ans ou l’interdiction de faire des “checks” pour se saluer péjore le lien qu’on peut établir avec eux. Néanmoins, on discute, fait des activités et a quand même un pouvoir d’action assez important au vu de la situation actuelle.»
Ce sont en particulier les contacts avec les 16-18 ans qui ont été difficiles à perpétuer. «Ils peuvent revenir depuis le mois de mars et l’assouplissement des mesures, indique Swan Kuhn. Mais pendant plusieurs mois, nous ne pouvions plus les accueillir. D’un côté, cela n’a pas posé de gros problèmes, car c’est dans la logique des choses que les ados se libèrent gentiment du centre lorsqu’ils terminent l’école et commencent le gymnase ou un apprentissage. Ils ont cependant été privés d’un espace dont ils pouvaient potentiellement avoir besoin afin de créer du lien, échanger ou recevoir indirectement un peu de prévention.»
Inquiétudes
Concernant l’état mental des jeunes, Swan Kuhn constate qu’ils souffrent du manque de relations sociales. «Si la situation actuelle est compliquée pour nous, les adultes, elle l’est d’autant plus pour les adolescents pour qui le rapport à l’autre joue un rôle très important dans la construction de l’identité. Certes, certains lieux de loisir demeurent ouverts, et heureusement, mais on voit, on lit et on entend que la crise que nous traversons a un impact négatif sur le développement des enfants.»
Bonbonnes à la main et sourire aux lèvres, les graffeurs semblent très loin de ces préoccupations. Quand on leur demande s’ils se sentent angoissés ou tristes à cause de la pandémie et des restrictions qui l’accompagnent, tous affirment en premier lieu que non. Mais il y a des «mais». «On sort moins avec nos amis et je ne peux plus suivre les cours de dessin que je faisais avec une dame âgée», lâche Marie. Julia, elle, dit en avoir «un peu ras-le-bol»: «j’en ai marre de ces masques et espère que tout ça va s’arrêter cet été», livre l’habitante de Préverenges âgée de douze ans. «Moi ce qui me saoule, c’est de ne pas avoir pu fêter mon anniversaire avec mes potes comme je voulais, mais à part ça tout va bien, ajoute Kasper.
Il y a même des points positifs. L’école à distance, c’était par exemple plus simple pour moi. J’ai l’impression que j’arrivais mieux à me souvenir.» Julia a également apprécié cette période d’étude à la maison: «Cela a été une sorte de pause, de relâchement.» Marie a quant à elle trouvé que c’était plus compliqué. La Chandelière se charge de conclure: «On ne se sent forcément pas comme avant, mais on essaie de voir la vie du bon côté. On peut encore faire quelques activités comme ici et se réunir avec nos amis, c’est déjà pas mal.»
Au cœur de l’entraide
Bien que le centre ait été contraint de fermer ses portes durant la première vague, l’équipe d’«Univers 1028» n’a pas chômé. «Nous avons développé, conjointement avec la commune, un service d’entraide, raconte Swan Kuhn. On a ainsi apporté un soutien à des personnes à risque en faisant par exemple leurs courses, en leur livrant des médicaments, en les transportant chez le médecin ou simplement en passant un moment au téléphone avec elles. Pas mal de jeunes de 16 à 18 ans, voire un peu plus, ont pris contact avec nous pour participer à ces actions bénévoles. Des structures de Préverenges et des alentours, comme l’association Soleil d’Automne qui regroupe les retraités du village, ont également pris part à la démarche.»
Le parlement cultive les échanges
Mis à mal par la pandémie, le Parlement des jeunes ne baisse pas les bras et continue de s’investir pour affronter les défis de demain.
Fondé en 2011 à Morges, le Parlement des jeunes lutte pour survivre. Rassemblant une douzaine de membres âgés de 13 à 25 ans, l’institution a dû faire face à une série de départs en lien avec l’épidémie. «On a perdu plusieurs membres dès l’interdiction de se rassembler. Sans parler de ceux qui se sont démotivés au fil du temps», déclare la présidente du Parlement Laura Pusztaszeri, qui se réjouit de retrouver les réunions non virtuelles.
Organisée en commission consultative de la ville, la structure favorise les échanges entre jeunes dans l’optique de porter sa pierre à l’édifice communautaire. «C’est encore trop méconnu du public, pourtant cela permet de rencontrer d’autres jeunes qui sont dans une perspective de construire quelque chose et de porter des projets ambitieux», s’enthousiasme la jeune de 19 ans.
«Et puis il n’est pas nécessaire de vivre à Morges pour en faire partie, il faut simplement venir de la région et nourrir un attachement pour cette commune, ajoute celle qui réside à Apples.
S’engager au sein d’un tel organisme, c’est aussi la promesse – en temps normal – de se réunir avec ses homologues aux quatre coins du pays. «On se rencontre une fois par année pour discuter de nos idées – qui ne sont pas forcément politiques – et c’est très enrichissant», sourit Laura Pusztaszeri.
Projets concrets
Si l’organisation morgienne n’est affiliée à aucun parti, sa présidente admet que des thématiques sont plus populaires que d’autres au sein de la nouvelle génération. «C’est clair qu’il y a une tendance pour l’écologie, la durabilité et le développement des infrastructures en lien avec les enjeux de demain. Mais tout le monde est le bienvenu et chacun est libre d’exprimer ses idées.»
La connexion directe avec la commune facilite la concrétisation des souhaits de membres.
En ce moment, le parlement morgien planche notamment sur l’ouverture quotidienne de salles d’étude dans les locaux de Couvaloup 12, actuellement inoccupés. «On a pensé aux universitaires de la région morgienne qui sont isolés chez eux avec la nécessité de devoir travailler à distance», développe Laura Pusztaszeri. Qui conclut sur l’état psychologique de ses contemporains. «On voit que la motivation des jeunes est particulièrement impactée en ce moment. C’est pourquoi on les encourage plus que jamais à se joindre à nous et s’investir. Mener des projets collectivement permet de garder le moral.»
Un engagement solidaire est né
De bonnes actions ont émergé durant la pandémie, notamment chez les scouts morgiens. Des initiatives qui en appellent d’autres dans le futur.
Les scouts, ce n’est pas que construire des cabanes et allumer des feux comme certains clichés pourraient le faire croire. Le scoutisme, c’est surtout l’apprentissage de l’entraide et de la solidarité. «Et c’est surtout la responsabilisation des enfants. C’est le principe le plus important au sein du mouvement», clame Sebastian Van Herle, responsable de la Troupe éclaireurs de Morges.
Un apprentissage qui passe par le jeu, mais qui ne se limite pas à cela. En tant de crises comme celle du coronavirus, les scouts morgiens ont décidé de s’engager de façon concrète pour la communauté et le bien commun. Ils n’ont pas été les seuls représentants à apporter leurs pierres à l’édifice solidaire. Plusieurs sociétés de jeunesses campagnardes ont également proposé leur aide. Un engagement général qui a pris différentes formes.
Gestes utiles
«L’idée est de pouvoir répondre à une demande ou proposer des actions qui rendent service au plus grand nombre», explique Sebastian Van Herle. Les scouts morgiens de la Tribu du Grand Lac ont ainsi mené plusieurs actions depuis le début de la pandémie. Des jeunes de 11 à 15 ans sont allés aider à l’entretien de l’Arboretum d’Aubonne, en l’absence des bénévoles habituels qui sont majoritairement des personnes âgées.
La liste de leurs bonnes actions effectuées est longue. Ils ont également nettoyé la plage de Préverenges et participé au projet Sapin Solidaire, qui distribuait des cadeaux aux familles à faible revenu. «À travers ces différents projets, nous voulons nous rendre utiles auprès de la communauté, indique le responsable. Les enfants ont vraiment apprécié ce genre d’activité et ils en redemandent. Ils se rendent compte de l’utilité de leurs efforts et ils en sont fiers, c’est juste génial.» Tous ces gestes venus des petits et grands en faveur du plus grand nombre montrent, s’il le fallait, que la jeunesse actuelle s’engage toujours activement.
Un point de contact créé pour les ados
La commune a décidé d’engager un travailleur social de proximité. Une personne qui aura pour mission d’écouter et de conseiller les jeunes.
Après y avoir songé pendant plusieurs années, la crise du coronavirus a poussé la commune de La Sarraz à engager un travailleur social de proximité (TSP). Dès le début de l’été, les jeunes sarrazins auront une personne de dialogue entièrement disposée à les écouter et à les conseiller. «Depuis six ans, ce sujet était récurrent au sein du Conseil communal.
Avec le covid et la fermeture des cafés, il y a eu quelques débordements nocturnes, notamment des nuisances sonores. Nous avons donc décidé qu’il était opportun de créer un poste de travailleur social à partir du 1er juillet, en complément des mesures répressives», explique la municipale Maura Soupper en charge du dossier. L’engagement de cette personne de contact pour les jeunes de 12 à 25 ans est le fruit d’une collaboration entre l’Espace Prévention La Côte et l’Association Scolaire Intercommunale des sept communes de la région de La Sarraz (ASI7).
Mission
Les missions principales du nouveau TSP seront de soutenir et d’accompagner les adolescents. «Cette personne sera un appui pour les jeunes qui se posent des questions ou qui veulent monter un projet. Avec son réseau, il pourra les aider, les conseiller et les aiguiller. Basé à La Sarraz, le travailleur social pourra également “naviguer” dans les six autres localités», précise encore Maura Soupper. La commune n’ayant jusqu’à présent aucun espace dédié aux adolescents, la Municipalité a décidé de réaménager un local au centre du village. Ce lieu servira de point de rencontre entre les jeunes et le TSP. «Nous savons que la création de ce poste ne va pas résoudre tous les problèmes du jour au lendemain. C’est un investissement pour le futur et pour toute la jeunesse», conclut la municipale.
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