Attaque djihadiste: Le MPC épinglé pour des manquements

Un rapport de l’Autorité de surveillance consulté en primeur par la RTS révèle des failles dans les agissements du parquet fédéral. Il aurait dû songer à remettre en détention le djihadiste de Morges avant qu’il ne tue.

Par Sonia Imseng / 24 Heures

C’est une révélation qui avait fait grand bruit après le choc de l’assassinat d’un homme dans un kebab à Morges, poignardé à mort en septembre 2020. On apprenait par la suite que le tueur sortait de détention provisoire et se trouvait sous la surveillance du Ministère public de la Confédération (MPC) dans l’attente de son procès pour avoir tenté de mettre le feu à une station-service de Prilly-Malley en 2019.

De lourdes questions se posaient dès lors sur la responsabilité du parquet fédéral dans cette affaire. Le drame aurait-il pu être évité?

Des manquements de la part du MPC sont signalés dans un rapport de son Autorité de surveillance, selon des informations de la RTS. Le Turco-Suisse devait se présenter à la police chaque semaine depuis sa libération, mais il ne le faisait pas. Face à ce comportement, une décision aurait dû être prise sur la remise en détention de l’homme, mais rien n’a été fait, souligne la RTS, qui a eu accès a résumé du rapport. Ce dernier doit être publié ce mardi.

20 ans de prison

Le Canton de Vaud, qui avait averti le Ministère public des agissements du prévenu, s’est inquiété des lacunes dans le traitement de cette affaire. L’Autorité de surveillance émet également des recommandations à l’attention du MPC.

Omer A., âgé de 29 ans, a été condamné en janvier à 20 ans de prison pour assassinat, assorti à une mesure thérapeutique. C’est la première fois en Suisse qu’un individu est reconnu coupable d’un homicide à caractère djihadiste. Sa responsabilité pénale a été moyennement diminuée en lien avec sa schizophrénie.