Après Pâques, les chocolatiers suisses retrouvent le sourire | Journal de Morges
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Après Pâques, les chocolatiers suisses retrouvent le sourire

Après Pâques, les chocolatiers suisses retrouvent le sourire

En 2020 déjà, Béatrice Fornerod et Christian Boillat avait dû vivre une période pascale particulière. JDM

Par rapport à 2020, les ventes de chocolats semblent globalement s’être redressées, malgré les mesures sanitaires.

Petits ou grands, les chocolatiers helvétiques semblent avoir retrouvé le sourire après des fêtes de Pâques globalement réussies. Le maintien des mesures contre le Covid-19 n’a pas empêché un redressement des ventes après la débandade de 2020.

«Les fêtes de Pâques se sont très bien déroulées pour nous, le volume des ventes a même augmenté par rapport à l’année dernière», s’enthousiasme Chantal Loubet, gérante de la chocolaterie artisanale centenaire la Bonbonnière.

La Genevoise explique comment le début de la pandémie, en mars 2020, avait forcé la maison à revoir sa stratégie. «L’irruption de la pandémie nous avait d’abord inquiétés parce que les fêtes de Pâques représentent 20% de nos ventes. On a rapidement décidé de renforcer notre présence en ligne, en offrant par exemple les frais d’expédition à nos clients et en misant sur la pub pour nous faire connaître». Des choix qui se sont avérés judicieux, la clientèle plébiscitant cette offre locale et artisanale.

L’artisan chocolatier Philippe Auer, lui, n’a pas voulu bousculer la tradition de la marque familiale. «J’ai gardé la même stratégie, confie-t-il à AWP, même si c’est vrai que les commandes ont bondi de 100% sur internet et ont doublé sur le marché suisse».

Si la boutique genevoise souffre toujours de l’absence des touristes étrangers, qui représentent environ 20 à 30% du chiffre d’affaires, les fêtes de Pâques version 2021 ont très bien fonctionné. «On a tout vendu!» se félicite son responsable, qui souligne le caractère émotionnel de l’achat de chocolat, surtout en temps de crise.

Il est trop tôt pour comparer avec précision le niveau des ventes de chocolats et confiseries cette année, mais l’atmosphère est donc plutôt au soulagement. Les mastodontes du secteur semblent eux aussi avoir enregistré des chiffres encourageants, même s’ils restent particulièrement secrets.

Baisse de la consommation globale

Le géant Coop s’est ainsi refusé à communiquer tout détail financier, mais déclare que «les lapins en chocolat ont été particulièrement populaires cette année. En comparaison avec les dernières années avant la pandémie, il y a eu une hausse de la demande à l’occasion des fêtes de Pâques».

Chez Camille Bloch, fabricant du Jura bernois qui fournit les détaillants Denner, Coop et Migros, on confirme. «Les commandes de nos détaillants sont globalement restées stables, voire ont légèrement augmenté par rapport à l’année dernière», selon Jessica Herschkowitz, responsable de la communication du groupe.

Migros s’est lui contenté de noter qu’il s’adapte au «recul de la production de chocolat en Suisse de 10%», comme dévoilé en début d’année par Chocosuisse.

L’amélioration relative des ventes de douceurs pascales n’efface effectivement pas le recul, à la fois de la production et du chiffre d’affaires du secteur. D’après la fédération des fabricants suisses de chocolat, les ventes ont dégringolé de 14,5%, à 1,53 milliard de francs en 2020.

Les exportations ont perdu 11,5% de leur volume pour s’établir à 126 000 tonnes et 13,9% de leur chiffre d’affaires, alors que les ventes à l’étranger représentent 70% du total, soit le débouché principal de cette industrie.

Pour rappel, c’est la première fois depuis 1982 que la consommation par habitant en Suisse s’est inscrite en dessous de la barre des 10 kilos, à 9,9 kilos.

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