À la Une du 11 juillet
« Que tout le temps qui passe, ne se rattrape guère… Que tout le temps perdu ne se rattrape plus », chantait Barbara. S’il ne se rattrapera pas, le temps passé nous offre un autre regard sur le présent. Voilà pourquoi nous vous proposons de découvrir les sujets du Journal de Morges à l’époque.
11 juillet 1905
À l’époque, le Journal de Morges ne possédait que peu de pages (4), mais paraissait deux fois par semaine, les mardis et vendredis. En ce mardi 11 juillet, ce sont deux récits qui ouvrent le bi-hebdomadaire régional. Le premier, réel, est celui d’Auguste-Henri Tardent, d’Ormont- Dessous, une commune du district d’Aigle (le journal était visiblement moins local à l’époque). Ce dernier, adjoint du délégué en chef de la Croix-Rouge, était parti en Mandchourie, un territoire au Nord-Est de l’Asie entouré de la Mongolie à l’ouest, de la Sibérie au nord, de la Chine au sud-ouest et de la Corée au sud-est.
Le Vaudois raconte le siège de Port-Arthur, une bataille navale qui met aux prises la marine impériale japonaise et l’escadre russe au début de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Au-delà du récit glaçant des bombes tuant des milliers d’hommes, Auguste-Henri Tardent semble s’en sortir. « Durant tout le temps du siège, M. Balochof et moi, nous nous sommes parfaitement bien portés. Seulement mes cheveux sont devenus blancs comme de la neige. En revanche j’ai encore toutes mes belles dents qui sont aussi blanches que mes cheveux. (M. Tardent à 57 ans). Je monte à cheval du matin au soir, et je peux marcher toute la journée sans être fatigué. Heureusement, j’ai perdu de l’embonpoint. Il est probable que sitôt rentrés en Russie on nous renverra à l’armée de Kouro- patkine en Mandchourie. Avec le temps j’aurai des choses intéressantes à te raconter, car ma position m’a permis de savoir les dessous des cartes et reconnaître ce qui se passait un peu partout. »
La pub de l’époque
« pilules roses pour personnes pâles » Tel était le slogan des Pillules Pink. Ces comprimés à base de proto-oxalate de fer, qui leur conférait leur couleur caractéristique, étaient destinés à combattre l’anémie et la fatigue, et connurent rapidement un succès commercial international, en témoigne cette publicité de l’époque
11 juillet 1952
Ce sont les jeunesses qui étaient sur le devant de la scène en ce vendredi 11 juillet, plus spécialement, celle de St-Saphorin qui organisait sa première fête. On pouvait lire dans le journal du jour: « La première fête organisée à St-Saphorin fut une réussite car le comité local avait fort bien fait les choses. Le village était joliment décoré et les jeux ont pu se dérouler, dans le vaste verger de M. Dumauthioz, à la satisfaction des spectateurs et concurrents. Favorisée d’un temps splendide cette journée fut, par son esprit, une vraie fête de jeunesse. Les spectateurs prirent plaisir à voir la course relais, le jet du boulet, les sauts. La lutte fédérée (d’après un règlement de Cherpillod) et la traction à la corde furent, parle spectaculaire, les épreuves les plus prisées. Là le plus indifférent se laissait prendre par ces jeux. »
On lit encore que 12 sections, représentant 17 groupes pour 120 athlètes ont pris part à cette fête et que la Société de Jeunesse de Vufflens-le-Château faisait ses premiers pas dans le milieu.
À l’époque, le feuilleton du journal était un rendez-vous prisé. Et en ce mois estival, c’est « Eugénie Grandet », un roman d’Honoré de Balzac que l’on pouvait découvrir par épisodes.
Petits prix
Dans les pages publicitaires, on note que les prix ont bien augmenté, pour ne pas dire explosé depuis lors.
11 juillet 2003
Il y a 19 ans, déjà, les abbayes faisaient l’actu de l’été. En l’occurrence, c’est celle des Laboureurs de Préverenges qui était à l’honneur avec une belle avancée puisque la société s’ouvrait – déjà . aux femmes. Elles étaient dès lors mises en avant dans cette édition. On peut citer notamment Françoise Bazin, première vice-reine de l’histoire de l’Abbaye, ou encore Claude de Titta qui fut la première membre féminine à avoir adhéré à la société, le 6 mars 2022. « Quant à Véronique Friedel, Christiane Reuse et Muriel Vôlgyesi, elles ont confectionné plus de 4000 roses en papier pour la décoration du village. C’est dire que l’abbaye ne serait pas ce qu’elle est sans les femmes », mentionnait encore l’édition de l’époque.
Bisbilles au Conseil de Morges
« La commission des finances du Conseil communal de Morges fait écho à l’organe de révision pour dénoncer la pratique de la Municipalité qui a engagé des dépenses sans en informer le Conseil communal et qui n’a pas demandé les rallonges financières nécessaires lorsque des crédits alloués ont été dépassés. » Pouvait-on lire en introduction d’un article titré « La Municipalité de Morges tancée ».
En effet, la rénovation de la maison du fermier de La Gracieuse qui accueillait alors la crèche La Cajole a vu sa facture élevée à 1 227 400 fr. alors que le Conseil avait accordé deux crédits pour un total de 940 000 fr. Soit un dépassement de 287 400 fr. « Et ce n’est qu’un cas parmi d’autres », précisait Eric Züger, alors président de la commission des finances et qui ne se doutait alors sans doute pas se retrouver à la Municipalité quelques années plus tard.
Si le Conseil était relativement convaincu du bien fondé des quelques dépassements de crédits, il regrettait le manque de communication de la Municipalité. Des petits « couacs » qui arrivent encore aujourd’hui, de même que les dépassements de crédits, en témoignent les rénovations de Beausobre pour lesquelles l’Exécutif a dû demander une rallonge à son Conseil, dans les règles de l’art cette fois.
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