Par Alain Détraz
La moule quagga est en pleine expansion depuis 2015 au Léman. Son développement devrait se stabiliser d’ici 4 à 5 ans mais cause des dégâts par millions.
Décelée pour la première fois en 2015 dans les eaux du lac Léman, la moule quagga a largement pris ses aises. Et si le petit mollusque de quelques centimètres fait l’objet aujourd’hui de recommandations fédérales pour limiter sa propagation, c’est qu’il constitue un véritable fléau. Pour les pêcheurs, qui passent désormais de longues heures à en débarrasser leurs filets, mais aussi pour l’alimentation du réseau d’eau potable. Aux États-Unis, des millions de dollars sont engagés chaque année pour lutter contre ce coquillage de quelques centimètres à peine. Car sa vitesse de propagation est étonnante. En cinq ans, il a presque entièrement colonisé le Léman, évinçant sa cousine zébrée. Il s’agit désormais d’éviter que la quagga ne s’installe dans les lacs encore préservés.
Le pessimisme règne du côté des spécialistes. «La moule quagga, on va devoir s’y habituer, car les grands lacs de Suisse sont tous colonisés, à part celui de Zurich», affirme Brigitte Schmidt. Employée au Service des eaux de la Ville de Lausanne, la biologiste est chargée d’étudier le phénomène. Ce mollusque originaire de la contrée de la mer Noire affecte directement le pompage des eaux du Léman, qui alimente pour une large part les ménages de la région. Il se fixe partout, même dans les canalisations. Dans la réfection de l’usine de pompage de Saint-Sulpice, le problème a été identifié juste à temps pour modifier le projet. Mais la parade idéale n’a pas encore été trouvée. «Il n’existe pas de solution clés en main, alors on cherche encore», dit Brigitte Schmidt.
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La moule quagga, le cauchemar du Léman
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