Le lérot est l’animal de l’année
Le lérot a été choisi comme animal de l’année 2022 par Pro Natura. En désignant ce rongeur, cousin du loir, l’organisation de protection de l’environnement appelle à une meilleure protection de la nature sauvage, notamment en forêt.
Le lérot, qui ne vit qu’en Europe, hiberne actuellement. Mais de plus en plus de ces rongeurs sont menacés d’un réveil difficile au printemps, alerte dimanche Pro Natura dans un communiqué. En effet, lorsque le lérot sort de sa cachette en avril, il ne trouve souvent ni forêts naturelles ni paysages ruraux diversifiés.
Au XIXe siècle, le lérot était encore présent dans toutes les régions de Suisse. Il était même plus répandu que le loir. Grâce à sa capacité d’adaptation d’espèce liée aux cultures, il a survécu au recul de la forêt naturelle, son habitat d’origine. Il a trouvé un habitat de substitution dans les paysages cultivés traditionnels avec de grands jardins, des pâturages boisés, des haies et de vastes vergers à hautes tiges.
Mais depuis quelques décennies, la population de lérots enregistre une forte diminution. C’est pourquoi il figure aujourd’hui sur la Liste rouge mondiale des espèces menacées (catégorie « presque menacé »). En Suisse, il est encore considéré comme « non menacé », bien qu’il existe désormais des lacunes considérables dans son aire de répartition, relève Pro Natura.
Pour assurer la survie du lérot et des quelque 25’000 espèces qui dépendent des espaces sauvages en forêt, l’organisation de défense de la nature appelle la Confédération et les cantons à créer davantage de réserves forestières.
A la fin 2018, à peine 6,3% de la surface forestière suisse était protégée au sein de réserves forestières. Cette part devrait passer à 10% d’ici à 2030. Des efforts jugés « profondément insuffisants dans un contexte d’effondrement de la biodiversité » par l’organisation.
Dans l'eau, la féra à l'honneur
Le corégone a été désigné poisson de l’année 2022. Ce poisson, vital pour les pêcheurs professionnels, est un « ambassadeur de la biodiversité », mais il est menacé, écrit dimanche la Fédération suisse de pêche (FSP).
La Suisse compte 24 espèces de corégones. Beaucoup d’entre elles sont endémiques et ne se rencontrent que dans notre pays, souligne la FSP. On le connaît sous les noms de féra dans le lac Léman, de palée ou de bondelle dans le lac de Neuchâtel, a précisé Maxime Prevedello, membre de la FSP, sur les ondes de la RTS. C’est le premier poisson pour les pêcheurs professionnels au niveau de la commercialisation, a-t-il précisé. Présents dans tous les grands lacs, ces poissons sont de « véritables champions de l’adaptation »: en fonction des conditions, ils sont capables de changer d’habitat, de nourriture, et de modifier la localisation et la période de leur reproduction.
Ces salmonidés argentés sont très craintifs, aiment l’eau froide, vivent en bancs dans les profondeurs des lacs – et sont difficiles à photographier et à filmer. En effet, rien n’échappe à leurs grands yeux et à leurs remarquables lignes latérales qui perçoivent même les plus petits mouvements dans l’eau.
Ce poisson est toutefois victime de la dégradation de ses conditions de vie. Un tiers des espèces ont déjà disparu en Suisse. En 2019, quelque 486 tonnes de corégones ont été pêchées dans les eaux helvétiques, contre 1500 dans les années 90. Des chiffres qui « doivent nous faire réfléchir », avertit le président central de la FSP, Roberto Zanetti, cité dans un communiqué. L’oxygène est en particulier devenu trop rare dans les zones profondes et sur les secteurs de frai en raison de l’apport excessif d’engrais et de lisier dans de nombreux lacs au cours du siècle dernier.
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