La fermeture est un « coup dur » pour le commerce de détail
La fédération des commerces de détail Swiss Retail estime que la mesure du Conseil fédéral menace la survie de nombreux commerces.
Swiss Retail reconnaît que la situation épidémiologique est critique. En consultation elle demandait de prolonger le « lockdown light » jusqu’au 28 février, au lieu de fermer tous les commerces non essentiels dès lundi prochain, au détriment du plus grand employeur de Suisse, avec ses 310’000 emplois.
Alors qu’il s’est montré jusqu’ici exemplaire, flexible et proactif, le secteur est puni par une fermeture disproportionnée. Le commerce de détail n’est pas un foyer de contamination, rappelle la fédération.
Pour les collaborateurs, la perspective d’horaires réduits en raison de magasins fermés est très pesante et elle conduit à une grande incertitude. Cette nouvelle fermeture implique une perte de 3,2 milliards de francs par mois au niveau national.
L’aide destinée aux cas de rigueur est nettement trop modeste pour les commerçants de détail. C’est pourquoi Swiss Retail exige de la Confédération une participation « modérée » aux coûts fixes.
Cas de rigueur: la solution retenue est la plus optimale
La Conférence des chefs des départements cantonaux de l’économie publique (CDEP) approuve le fait que les entreprises fermées durant plus de 40 jours sur décision des autorités soient considérées comme des cas de rigueur. Elle se réjouit aussi des moyens financiers supplémentaires.
« Nous souhaitons que les fonds arrivent le plus rapidement possible dans la poche de ceux qui en ont besoin », a déclaré Christoph Brutschin, président de la CDEP et conseiller d’Etat de Bâle-Ville. « La crise touche tout le monde. »
Face au reproche que les cantons ne sont pas assez réactifs, il a répondu que ces derniers « font ce qu’ils peuvent ». Il a souligné que certains cantons – comme le sien – avaient eu le privilège de disposer de la base juridique nécessaire. Mais que d’autres cantons, comme celui de Zurich, avaient d’abord dû créer les bases légales et respecter les délais référendaires relatifs.
GastroSuisse mitigée face aux décisions
Le Conseil fédéral a pris une décision importante pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration en assouplissant les conditions des cas de rigueur. Selon l’association professionnelle GastroSuisse, il faut désormais accélérer les versements.
Jusqu’à présent, seulement 0,4 % des fonds approuvés ont été versés, a expliqué le président de GastroSuisse, Casimir Platzer, lors d’une conférence de presse mercredi. « Cela n’aide personne », a-t-il déclaré, ajoutant que les personnes et les entreprises seraient plus enclines à respecter les mesures si elles n’avaient pas à se battre pour leur survie.
Cependant, le Conseil fédéral a désormais reconnu la gravité de la situation et « a écouté notre appel », estime la Fédération de l’hôtellerie-restauration. M. Platzer estime que l’augmentation des contributions à fonds perdu et la réduction des obstacles pour bénéficier du statut de cas de rigueur sont des décisions importantes et qu’elles vont dans la bonne direction.
« Situation alarmante »
La situation reste alarmante pour l’ensemble du secteur, estime-t-il, car il est confronté à une interdiction de travail de six semaines supplémentaires. Cette période représente la haute saison pour de nombreuses entreprises, a-t-il encore relevé.
Il a à nouveau argumenté que les autorités fondent leurs décisions sur des données peu fiables, comme la valeur R, c’est-à-dire le taux de reproduction du coronavirus.
Economiesuisse critique la fermeture des commerces
Economiesuisse soutient la prolongation des mesures de protection en vigueur. Au vu de la situation épidémiologique, le Conseil fédéral n’a pas le choix, estime l’organisation faîtière. Celle-ci remet en revanche en question le durcissement annoncé.
La fermeture supplémentaire de nombreux commerces, malgré des concepts de protection qui fonctionnent, créé de gros problèmes. Le commerce de détail applique ces concepts avec rigueur depuis des mois. Aussi, economiesuisse estime que la fermeture décidée par le Conseil fédéral est destinée à réduire le risque d’infections possibles dans l’espace public.
L’organisation faîtière critique également l’obligation du télétravail. Là aussi, les concepts élaborés par les entreprises ont fait leurs preuves. De plus, le télétravail n’est tout simplement pas praticable pour toutes les activités. Là où cela est possible, les gens le pratiquent déjà, l’obligation ne fera pas une grande différence.
Les fermetures représentent un important défi pour les secteurs concernés. C’est pourquoi il est capital que le gouvernement ait assoupli les règlementations concernant les cas de rigueur. Il s’agit de verser les sommes prévues rapidement et sans bureaucratie.
A défaut, l’existence de nombreuses entreprises, surtout petites, est menacée de manière aiguë.
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