12 millions de perte pour la Fête des Vignerons

Longtemps évalué à 15 millions de francs, le déficit de la Fête des Vignerons 2019 se monte finalement à 11,8 millions, selon les comptes définitifs de la manifestation publiés mardi matin. Le coût total de la fête s’élève, lui, à près de 106 millions de francs.
Le total des recettes est d’environ 94 millions de francs et le total des charges de 105’905’776 francs exactement, a indiqué la Confrérie des Vignerons dans un communiqué. L’excédent de charges de 11’846’568 francs est intégralement assumé par la Confrérie des Vignerons. Tous les créanciers de la Fête des Vignerons 2019 sont honorés ou leurs factures provisionnées, souligne le communiqué.
Les recettes de billetterie correspondent à un chiffre d’affaires réalisé de 71% pour un objectif fixé à 85%. Le taux de remplissage des représentations nocturnes est de 94%, celui des diurnes de 71%, détaille encore la Confrérie.
L’impact direct de la manifestation est évalué à 189 millions de francs et l’impact indirect à 138 millions de francs. Au total, ce sont 327 millions de francs de retombées économiques qui ont été générées, soit plus de trois fois le coût total de l’événement, explique aussi la Confrérie.
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«Un moment féérique dans une vie»
Si toutes les générations prennent part à cet événement exceptionnel qu’est la Fête des Vignerons, certaines personnes ont des histoires et des liens particuliers avec elle.
«Je viens de me réveiller, je n’ai plus trop la notion du temps.» Il est tout juste passé 13h en ce lundi et Tiphène Pichonnaz se remet d’un week-end chargé avec une représentation le samedi soir, et une autre le dimanche à 11h. «On est crevé, mais c’est magique», assure avec un grand sourire la figurante de Préverenges.
Il faut dire que plusieurs choses l’ont poussée à se lancer dans l’aventure «FeVi», dont une plus particulière. «En 1999, j’ai assisté au spectacle avec mes parents. C’était une superbe journée en famille et on s’était dit que, lors de la prochaine, on pourrait participer ensemble. Ma maman est ensuite tombée gravement malade et elle est décédée l’année dernière. Prendre part à cette fête, c’est un peu lui rendre hommage.»
Une histoire touchante que Tiphène partage avec son papa, André Pichonnaz. «Lors des inscriptions en 2017, je ne me suis pas porté volontaire. C’est par la suite que ma fille m’a dit qu’il manquait de figurants et que je devrais m’y essayer. Ma femme nous regarde de là-haut et doit rigoler à nous voir dans nos cartes.»
Belles couleurs
Car André et Tiphène font partie du tableau des couleurs. Un moment du spectacle qui a déjà fait sensation de par les costumes – des cartes à jouer géantes – et la performance des figurants. «C’est vrai que c’est assez physique. On saute, on se roule par terre... À 72 ans je crois bien que je suis le plus âgé de cette équipe», sourit André Pichonnaz. Pour autant, le plaisir et l’émotion sont présents à chaque instant. «Lors du cortège, j’ai croisé un vieux monsieur, raconte-t-il. Il devait avoir quelques années de plus que moi. Il m’a pris la main et m’a juste dit «Merci!». Ça m’a vraiment touché.»
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Sa fille assure, elle, «fonctionne à l’émotion». Un joli moteur apparemment pour celle qui cumule deux rôles. «Je suis également effeuilleuse, explique-t-elle. J’ai commencé par ça, puis il manquait du monde chez les cartes, je me suis donc dit que j’allais y aller à fond. Depuis janvier, cela représente environ 6h par semaine pour le tout. Je vous laisse faire le calcul. (Rires)» Plus de 150 heures depuis le début de l’année... il y a de quoi être fatigué. «Mais c’est que du bonheur, assure Tiphène. Je ne regrette pas une seule seconde. Et je me vois déjà dans 20 ans, en famille aussi pourquoi pas. C’est un moment féérique dans une vie.»
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