Il faudra encore patienter avant de profiter des terrasses | Journal de Morges
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Il faudra encore patienter avant de profiter des terrasses

Il faudra encore patienter avant de profiter des terrasses

(Moesching)

Les restaurants ne rouvriront pas leurs terrasses le 22 mars. Le Conseil fédéral a repoussé vendredi les principales mesures d’assouplissement.

Le gouvernement avait mis la semaine passée un paquet d’assouplissements en consultation. Outre la réouverture des terrasses, les théâtres, les cinémas ou encore les centres sportifs auraient de nouveau été accessibles sous condition. Les cantons s’y sont montrés favorables.

Face à la dégradation de la situation épidémiologique, le Conseil fédéral n’a finalement pas adopté les mesures envisagées. Un seul assouplissement sera effectif dès lundi: les réunions privées à domicile passeront de 5 à 10 personnes maximum, enfants compris.

Cet allégement a été décidé en prévision de Pâques, explique le gouvernement dans un communiqué. Il recommande toutefois de limiter le nombre de ménages présents et de se faire tester avant de retrouver famille et amis.

Risque trop grand

Le risque de perdre le contrôle est trop grand pour permettre d’autres assouplissements, poursuit-il. Depuis fin février, le nombre d’infections est reparti à la hausse, comme dans les pays voisins, et il devrait doubler toutes les trois à quatre semaines. De plus, les nouvelles souches, plus contagieuses et mortelles, sont désormais responsables de 80% des contaminations.

Trois des quatre critères fixés pour la réouverture ne sont pas remplis. L’incidence sur deux semaines est supérieure à 200 cas pour 100’000 habitants, le taux de positivité dépasse 5% et le taux de reproduction se situe à 1,14, soit bien plus que 1. Seule l’occupation des soins intensifs est inférieure à la limite requise.

La campagne de vaccination n’avance pas non plus suffisamment vite. Pour le moment, le nombre de vaccinations effectuées ne permet pas d’éviter une augmentation des hospitalisations, souligne le Conseil fédéral.

Prochaine étape le 14 avril

Le gouvernement n’a ainsi pas cédé à la pression exercée par une partie de la branche économique et du monde politique. Les parlementaires, issus principalement de la droite, ont laissé transparaitre à plusieurs reprises leur volonté de rouvrir rapidement le pays lors de la session qui vient de se terminer.

L’impatience se fait aussi ressentir du côté de la population. Selon un sondage SSR, plus de deux Suisses sur trois souhaitent une réouverture des terrasses d’ici la fin mars. Seuls 22% sont prêts à attendre avril, et 10% plus tard. Ils sont toutefois toujours plus nombreux à faire confiance au Conseil fédéral dans sa gestion de la crise.

Le gouvernement évaluera le 14 avril les prochaines étapes de déconfinement. L’objectif est de continuer la campagne de vaccination afin de permettre les assouplissements présentés la semaine dernière après Pâques. D’ici là, les mesures actuelles de lutte contre le Covid-19 restent en vigueur.

Trois phases

Un seuil à partir duquel des mesures plus strictes devront être prises a également été fixé. Le Conseil fédéral a établi un modèle en trois phases qui dépend du nombre de vaccinations.

Tant que tous les individus vulnérables ne sont pas vaccinés, l’incidence sur quatorze jours ne doit pas dépasser 350. Le nombre de lits occupés aux soins intensifs, les hospitalisations et le taux reproduction seront aussi pris en compte.

Les exigences seront revues à la baisse dès que toutes les personnes vulnérables seront vaccinées. Le gouvernement n’avance, dans ce cas, pas de critères précis. Enfin, plus aucune restriction ou indicateur ne seraient nécessaires quand toutes les personnes qui le souhaitent auront été vaccinées, sauf s’il faut réagir à l’apparition de nouvelles souches.

Le Conseil d'Etat vaudois "agacé"

Le Conseil d’Etat a pris acte de l’appréciation de la situation épidémiologique faite par le Conseil fédéral, ainsi que de sa décision du reporter toutes les mesures d’assouplissement prévues, à l’exception des rencontres dans le cercle privé passant de 5 à 10 personnes.

Le gouvernement vaudois constate que les décisions prises ne correspondent pas aux positions qu’il a exprimées, comme une majorité de cantons, lors de la consultation. Le Conseil d’Etat, comme il l’avait déjà demandé, appelle fermement les autorités fédérales à observer un calendrier d’appréciation des mesures d’allègement toutes les deux semaines et non le 14 avril.

Les critères et indicateurs à disposition permettent en effet une évaluation régulière plus courte et, dès lors, une réponse plus souple à la réalité sanitaire, économique et sociale de la population. De plus, dès mi-avril, une accélération importante des vaccinations est attendue, ce qui devrait aboutir rapidement, si la situation le permet, à de nouveaux assouplissements.

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