Des communes dans le noir mercredi soir

Le futur patron de la Société électrique des forces de l’Aubonne est prêt à relever les défis d’un secteur en pleine mutation. Actuel directeur de l’énergie du canton, il voit la région comme un «mini-monde» propice aux innovations nécessaires pour la mise en oeuvre de la transition énergétique.

De l’avis de tous, Laurent Balsiger est un spécialiste reconnu dans le domaine de l’énergie, lui qui en est le responsable cantonal après avoir fait ses gammes dans un bureau d’ingénieurs et surtout comme chef des travaux et services industriels de Pully. Le privé, une commune puis le canton, il n’y a finalement rien d’étonnant à le voir rejoindre – début décembre – la Société électrique des forces de l’Aubonne, entité privée en mains publiques. «Je connais déjà bien la maison comme représentant de l’État au sein du Conseil d’administration. C’est une entreprise saine, dynamique, ancrée dans son terroir et surtout préparée aux nombreux défis et opportunités qui s’ouvrent dans ce secteur.»

Mais quand on a «la main» sur de tels enjeux à l’échelon cantonal, ne craint-on pas d’être un peu à l’étroit à la tête d’une PME? «J’ai eu la chance d’occuper toutes les fonctions, de l’opérationnel à la stratégie, en passant par la réorganisation de départements, notamment à Pully où tout était à imaginer. Il me manque peut-être la pratique à la tête d’une entreprise et la SEFA possède une taille humaine et la souplesse pour avancer. J’ai été frappé lors d’AubonnExpo par la motivation de tous les exposants, par leur volonté d’entreprendre et de faire exister leur région, de la faire vivre. Je vois ça comme un «mini-monde» où l’on a l’opportunité de se mettre ensemble pour en construire le futur. La SEFA doit être une courroie de transmission, puisque l’énergie est au centre de toutes nos activités. Par le passé, il y avait des bougies à la maison, de l’eau et quelques réserves, même un peu d’argent. Aujourd’hui, une absence de courant prolongée peut bloquer notre fonctionnement vu que tout lui est relié. Il nous appartient de trouver des solutions innovantes pour migrer de l’énergie fossile vers des ressources propres, renouvelables et locales.»

Fédérateur régional

Solaire, thermique, éolien, Laurent Balsiger estime qu’il n’est plus question de miser sur un seul moyen, mais de multiplier les pistes pour appliquer la bonne là où c’est le plus pertinent. «Nous allons le faire avec la population et dans un idéal le faire avec tous ceux qui veulent s’impliquer. Nous avons par exemple vu que le projet de placer des éoliennes à Bière n’était pas du goût d’une partie de la population. À nous de voir ce qui n’a pas fonctionné et de travailler avec toutes les parties concernées. Car un fait demeure, celui que notre canton a le plus fort potentiel de développement de cette énergie en raison de sa situation et des vents qui transitent par ici. J’ai l’habitude de construire des solutions et me réjouis d’aller à la rencontre des citoyens qui se mobilisent pour leur qualité de vie. Dans un autre registre, je m’étonne que les bâtiments des zones industrielles ne soient pas tous recouverts de panneaux solaires. Est-ce une question de coût, de technique ou de conviction? Je souhaite rapidement le savoir, peut-être devons-nous créer des partenariats, amener des idées. C’est en cela que j’estime cette mission passionnante, car le potentiel d’Aubonne et ses voisines me semble immense.»