Au Venoge, ultime concert au crépuscule avec Juvet | Journal de Morges
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Au Venoge, ultime concert au crépuscule avec Juvet

Au Venoge, ultime concert au crépuscule avec Juvet

Patrick Juvet lors de son dernier concert au Venoge Festival en août 2019. Photo: Venoge Festival

L’ancienne star du disco Patrick Juvet est décédé à l’âge de 70 ans ce jeudi. Le Vaudois était devenu célèbre dans les années 1970 pour son tube disco « Où sont les femmes ? » et avait fait une dernière apparition en août 2019 dans le cadre du Venoge Festival. Nous y étions.

De nombreux fans et surtout de nombreuses personnes qui on (re)découvert les mélodies populaires de Patrick Juvet au lendemain de son décès, ce jeudi, ont une pensée bienveillante et un peu de nostalgie aussi. Le corps de l’artiste a été retrouvé dans un appartement à Barcelone et ses quelques tubes sont aussi symboliques qu’une trajectoire faites de sommets puis d’abysses, bien plus que de hauts et de bas.

Ce jeudi 22 août 2019, c’est pourtant bien son nom qui est sur l’affiche du Venoge Festival, un Patrick Juvet qu’on ne voit ni n’entend plus vraiment, à l’exception d’un ou deux passages dans les « Coups de Coeur », quand Alain Morisod nous rappelle à son bon souvenir. Sous la grande tente, c’est un peu la « foir’fouille » en cette soirée des « vieux » – dont le soussigné fait partie – qui viennent replonger dans leur jeunesse au son des stars (Bananarama, Sister Sledge ou Début de Soirée) dont leurs enfants ignorent le nom.

Une créature

Le duo Début de soirée (Et tu chantes, chantes, chantes ce refrain qui te plaît) n’est plus qu’un solo qui chante à peine juste (ou pas trop faux), mais fait chavirer la foule avec son seul titre, public qui commence à s’épaissir à mesure que le compte à rebours annonce l’horaire de Patrick Juvet. Les gens affluent en curieux pour voir la bête et ils se retrouvent plutôt en face d’une créature à qui la chirurgie esthétique n’a pas fait de cadeaux (le reste sans doute pas davantage).

S’impose alors un drôle de sentiment, entre de la peine pour lui, souvent pas dans le rythme, avec une voix grave quand il salue le public, à des années lumières de la bande du playback qui balance ses musiques capables de faire exploser un stade comme « Où sont les femmes » ou « Il love America ». D’ailleurs, des femmes – pour la plupart – n’y tiennent plus et commencent à investir la scène comme aux plus belles heures autour de la star du passé. Qui semble branchée sur courant alternatif, parfois là, parfois comme surpris de ce qui est en train de se dérouler sous ses yeux.

Testament avant l’heure

Devant cette homme souriant mais visiblement fatigué, on comprend vite que le concert ne va pas durer des heures une fois qu’on passe aux « Lundis aux soleils », sorte de testament avant l’heure qui font de l’artiste de la Riviera un chanteur capable de se reposer sur quelques tubes majuscules, moins sur des collaborations pointues et marquantes avec son complice de toujours Jean-Michel Jarre.

Une sacrée chance

Patron du Venoge Festival, Greg Fischer s’en souvient également. «J’ai été très touché d’apprendre la nouvelle de son décès et, souligne-t-il dans les colonnes de 24 heures. Je me suis dit qu’on a eu la chance de pouvoir faire ce concert même si ce n’était pas gagné au sein de mon équipe. Il y avait des doutes, je les ai levés. Le public aussi! Quand il a commencé, les gens se sont déplacés en un temps record d’une scène à l’autre pour l’entendre, c’était hallucinant! Il ne faut pas oublier que c’était un artiste, un interprète, un compositeur: il avait vu venir le vent du disco et a saisi les opportunités. En plus, il a toujours assumé sa personnalité un peu complexe pour l’époque et pour la Suisse réussissant à faire son chemin: c’est admirable.»

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