Le point de vue de la rédaction: Et pour nous, ça évoque quoi Noël?
Le Père Noël, a priori, c’est fini. Mais les membres de la rédaction vous racontent chacun une anecdote relative à cette fête. On ouvre la boîte à souvenirs.
La mission du secret
Comme beaucoup d’enfants, j’ai toujours eu la volonté de démasquer le Père Noël. Et puis j’ai su, je ne me souviens même plus comment, mais je suis passée du côté «adulte» de l’affaire. Mes parents m’ont confié la tâche de faire perdurer le secret et, en tant qu’aînée, j’ai forcément pris ma mission à cœur. Pendant quelques années, j’ai moi-même réalisé le «chemin de cacahuètes, mandarines et chocolats» menant des lits de mon frère et de ma sœur jusqu’aux cadeaux au pied du sapin. Et puis cette volonté de faire durer l’innocence… Avec mon frère – lui aussi passé de l’autre côté – on est allé jusqu’à reproduire des traces de traîneau dans le jardin pour que ma sœur continue à y croire. Maintenant que ce temps est révolu, je continue ma mission avec les enfants de mon entourage, et c’est un vrai plaisir, qui, je ne m’en cache pas, m’aide à conserver mon âme d’enfant.
Luger en combi fluo dans les pâturages
Derrière le chalet de ma grand-mère, qui vit en Gruyère, un pré en pente accueille un troupeau de vaches durant la belle saison. Mais l’hiver, ce champ est libre comme l’air. Lorsque j’étais enfant, y luger faisait forcément partie du programme des vacances de Noël. Il y a cinq ou six ans, quelque peu alourdis par la trilogie foie gras-bourgui-bûche à la crème au beurre, ma sœur, mes cousins et moi avions décidé d’aller nous aérer un peu. «Et si on allait faire du bob?», s’est-on assez naturellement demandé, et ceci malgré nos grands âges. Le temps de revêtir de somptueuses combinaisons de ski une pièce, toutes droit sorties des années 80 et dégotées au fond d’une armoire, et nous voici partis pour effectuer quelques descentes endiablées, lampe frontale solidement vissée afin d’éviter toute collision avec un fil barbelé. Franchement, qu’est-ce qu’on avait ri!
La curiosité nocturne
Chaque année, le 24 décembre au soir, je me retrouve en famille. Avant d’aller dormir, je place à côté de la cheminée un verre de lait et des biscuits pour le Père Noël et ses rennes. Depuis toujours, lorsque je me réveille le lendemain matin, le verre et l’assiette sont vides. Lorsque j’étais enfant, je me levais au milieu de la nuit, avec mon frère, et on allait guigner les cadeaux. Mais voilà qu’une fois, ma curiosité a été plus précoce que d’habitude: en regardant dans le salon, j’ai vu ma mère vider le lait dans son ventre, débarrasser les sucreries et déposer mes cadeaux au sol. Le Père Noël, ce soir-là, avait pris un visage bien familier!
À la découverte des mystères du sapin
Trouver un souvenir marquant de Noël me paraît difficile. C’est plutôt quelque chose de récurrent, qui date de mon enfance. Les cadeaux étaient posés au pied du sapin et j’allais les toucher discrètement pour tenter de déceler ce qui s’y cachait. Honte à moi! J’avais envie de découvrir des secrets, comme si un journaliste sommeillait déjà en moi. Non, là j’en fais trop… Au-delà de cette madeleine de Proust – du toucher, et non olfactive –, Noël est pour moi le partage d’un repas avec ma famille. Un moment épicurien et de détente qui vient récompenser le dernier coup de collier donné dans cette fin d’année parfois stressante, mais néanmoins bienveillante.
Enfant, Noël était notamment synonyme d’un marathon redouté: le périple jusqu’au Mans, la ville ayant vu grandir ma maman et où je retrouve ma famille tricolore chaque hiver. Les sept heures de bitume me semblaient interminables, et je n’ose imaginer ce que ressentent ces enfants qui roulent jusqu’au Portugal. Heureusement, il y avait des BD, des jeux et des DVD pour s’occuper. Les péages, aussi: quoi de plus fun que de jeter des pièces dans un panier pour ouvrir une barrière? Mon frère et moi étions souvent intenables à l’arrière, juste avant l’arrivée, dans un mélange de lassitude et d’excitation. Et au retour, cette délivrance imminente était symbolisée par le «village à lunettes»; comprenez Morez, bourgade du Jura français connue pour ses fabriques de binocles. Aujourd’hui encore, nous sourions quand nous le traversons. La joie était d’autant plus grande en 2018: pour la première fois, j’étais au volant. Depuis qu’on se relaie pour conduire, le trajet passe en un clin d’œil.
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