Le mot de la fin: Urgence | Journal de Morges
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Le mot de la fin: Urgence

Le mot de la fin: Urgence

Définition: Nécessité d’agir vite

Est-ce la réputation – ou le cliché – vaudoise et suisse qui veut que nous soyons plutôt «lents» qui nous empêche de réaliser pleinement le terme d’urgence? Ou alors est-ce la société, toujours à 100 à l’heure où tout passe très vite et s’oublie aussitôt? Je n’ai pas la réponse à ces questions. Ce que je constate simplement, c’est que nous avons de la peine à admettre qu’une situation puisse être urgente. Au Conseil communal d’Aubonne, on a ainsi débattu de longues minutes pour savoir s’il fallait déclarer l’ «urgence climatique» alors que tout le monde était d’accord d’agir. Un exemple parmi bien d’autres lorsqu’il s’agit de «se bouger» pour l’environnement. Et que dire de la seconde vague du Covid pour laquelle l’urgence est répétée depuis des semaines, mais où certaines boîtes de nuit du pays étaient encore ouvertes avant les annonces du Conseil fédéral de mercredi.

Je ne sais pas pourquoi on est incapable de saisir la notion d’urgence. Est-ce parce qu’elle induit une notion d’obligation à faire quelque chose? À une époque où l’on a été habitué à faire ce que l’on voulait, quand on le désire. Est-ce parce que cela nous met face à des choses que l’on ne veut pas voir?

Sartre disait: «C’est dans l’action, voire dans l’urgence de la situation que je peux me rendre compte si je suis courageux.» Je crois que c’est ce terme qui manque dans mes exemples. Le courage de changer ses habitudes pour sauver la planète, pour stopper la propagation d’un virus et protéger les personnes vulnérables. Et il n’y a pas besoin de cap et de super-pouvoirs. Il suffit par exemple de mettre son masque correctement sur le nez (!), ou alors d’avoir l’audace de refuser ce repas avec des amis qui nous réjouissait tellement, mais où l’on sait que nous ne respecterons pas les gestes barrières élémentaires.

Le courage aussi de persévérer dans le soutien artisans, indépendants qui eux l’ont, l’énergie de continuer malgré tout. Sans parler des soignants qui n’ont pas le choix.
Arrêtons de disserter sur les mesures, bonnes, mauvaises, peu importe. Ayons simplement le courage de les appliquer.

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