Ces défauts qui sont autant de chances
L’autre jour et pour la première fois depuis mon arrivée à Morges, j’ai emprunté des livres à la bibliothèque. Action pour le moins absurde sur le papier, au regard de la foultitude de livres que j’ai achetés par le passé et qui trainent aujourd’hui sur mes étagères, en ayant à peine été feuilletés. Au point de faire naître chez moi une certaine forme de culpabilité: à quoi bon s’obstiner à me la jouer littéraire, si je préfère profiter d’un film ou boire un verre entre amis?
Nous regrettons tous, à des fréquences diverses, l’un de nos achats ou certaines de nos décisions. Pourquoi alors exiger de nous-mêmes un comportement irréprochable?
Emprunter ces bouquins plutôt que de les acheter m’a certes ôté d’un poids, puisque je n’aurai aucun remords à les rendre sans les avoir lus. Mais il m’a aussi permis de me mettre devant mes contradictions. Et de réaliser combien je tends à me focaliser sur mes «erreurs» passées.
En repassant devant ladite bibliothèque, quelques jours plus tard, j’ai vu un élève conducteur réussir un parcage latéral quasi parfait – non sans s’y être repris plusieurs fois auparavant. La scène m’a fait sourire. D’abord parce que la satisfaction de ce jeune pilote et la fierté de son accompagnatrice assise à sa droite, étaient aussi visibles sur leur visage que contagieuses. Mais également parce que j’ai réalisé combien j’avais moi-même sué lors de mes premières manoeuvres. Au fil des kilomètres de bitume avalés, elles sont devenues monnaie courante. Pourtant, je suis toujours autant agacé avec moi-même lorsque je ne parviens pas à me glisser entre deux voitures du premier coup.
L’exigence parait représenter une vertu évidente. Mais elle peut aussi empoisonner nos quotidiens.
Ce ne sont là que deux modestes exemples de mon quotidien pas si extraordinaire. Et je ne pourrais pas vous en vouloir si vous vous en fichez éperdument. Mais on vous avait prévenus: cette rubrique traite de nouvelles «pas toujours vitales pour l’avenir de la planète»!
L’exigence parait représenter une vertu évidente, tant elle nous pousse généralement à nous améliorer. Mais elle peut aussi décupler nos charges mentales et empoisonner nos quotidiens.
Vie sociale et professionnelle, loisirs, famille, ménage, sport, alimentation; on pourrait être tenté de viser la perfection. Mais un peu de tolérance avec soi-même ne peut pas faire de mal.
Il était une fois, un 15 octobre...
Abonnez-vous !
Afin d'avoir accès à l'actualité de votre région au quotidien, souscrivez un abonnement au Journal de Morges. S'abonner, c'est soutenir une presse de qualité et indépendante.