De la friture sur la facture!

Cette semaine, notre rédacteur en chef Cédric Jotterand revient sur les déboires de certaines communes qui découvrent l’effet boomerang de la libéralisation du marché de l’électricité. Et d’un modèle que l’on croyait gagnant à l’infini et qui se révèle bien cruel pour certaines d’entre elles.

Il y a quand même un petit malaise à écouter les plaintes de quelques élus au sujet de leur future facture d’électricité parce qu’ils ont fait le choix, un jour, d’opter pour le «marché libre» de l’approvisionnement.

Bien sûr, on ne se réjouit pas de leurs malheurs et des lendemains qui déchantent, mais on peut tout de même s’interroger sur la pertinence pour un exécutif d’avoir voulu faire bande à part et jouer aux apprentis sorciers du courant.

Si l’on peut comprendre le souci de réaliser un redoutable coup financier au bénéfice de la bourse communale, est-ce objectivement défendable sur le plan moral alors que tout le monde, les élus aussi, appelle de ses vœux le soutien au commerce local?

Attend-on vraiment d’un village qu’il cherche à optimiser son bilan à la manière d’une multinationale?

D’autant qu’il est impossible d’activer le mode «sauve-qui-peut» pour revenir en arrière (la loi l’interdit), ce qui piège des collectivités publiques qui doivent peut-être en profiter pour remettre en cause leur modèle de gestion.

Personne ne dit qu’il faut jeter l’argent du contribuable par les fenêtres, mais attend-on vraiment d’un village qu’il cherche à optimiser son bilan à la manière d’une multinationale?

La crise de l’électricité n’est peut-être qu’un début, un signal qui nous intime – au mépris de la seule logique économique – de retrouver la raison. Pour éviter de n’être que des marionnettes de la mondialisation de salon.