Yves Paquier
Une sommité du vin s’en est allée
«Citoyen suisse habitant dans les vignobles du canton de Vaud, à Saint-Prex, Yves Paquier est un dégustateur exceptionnel.» C’est en ces termes que le jury du Prix de l’Oenotourisme de l’Année s’exprimait quand, en 2011, il avait décerné à Yves Paquier un prix destiné à «distinguer l’homme ou la femme qui, durant l’année écoulée, aura fait la preuve d’une belle âme d’oenotouriste sur les routes connues ou méconnues des vins et des vignobles, et aura mis en valeur les riches aspects des patrimoines viticulturels; paysages, géologies, sites historiques et événements culturels, vins et modes de culture, hommes et femmes de la vigne…» Et c’est «pour son activité multiple et internationale en faveur de l’oenotourisme» que le choix s’était porté sur Yves Paquier pour qui c’était une distinction de plus. On n’en dressera pas la liste. On se contentera de dire que, Chapeau Noir du Concours des Millésimes du Jean-Louis en 1994, juge dans de nombreux concours internationaux, instigateur de l’Ecole du Vin de Changins et du Trophée des Sept Ceps, Yves Paquier a collaboré à l’Académie du Vin, à Arvinis, à La Voie des Sens des MBC. Il est l’un des rares Helvètes à avoir reçu, en 2009, le Mérite agricole français, le célèbre «porreau».
«Mon grand-père était paysan vigneron à Lussy-sur-Morges où j’ai vécu durant 19 ans. Gosse, je faisais les vendanges… Mais c’est avec mon beau-père, Gabriel Dépraz, que j’ai beaucoup appris. Combier, il exploitait un commerce de vins de l’autre côté de la frontière, à Bois-d’Amont. Les vins étaient sa passion. Ensemble, nous avons beaucoup voyagé pour faire des dégustations. La dégustation, c’est une école de modestie. C’est tout de l’émotionnel!» confiait Yves Paquier pour expliquer les origines de sa passion.
Car Yves Paquier avait de profondes attaches avec La Vallée de Joux: il avait épousé Claire Dépraz, organiste renommée, présidente des Concerts classiques de la région morgienne. Le couple s’était établi à Saint-Prex en 1970.
Ces attaches combières avaient amené Yves Paquier à créer en 1979 la Coupe de la Combe, journée à ski de fond ouverte aux pensionnaires d’institutions accueillant des personnes en situation de handicap. Car, après une formation de mécanicien, il s’était orienté, dès 1968, vers les activités sociales. Avec un diplôme d’éducateur spécialisé, il a notamment travaillé à L’Espérance d’Etoy et, dès 1982, a été responsable des ateliers du Centre de Vernand.
Yves Paquier a siégé au Conseil communal de Saint-Prex qu’il a présidé en 1982. Il a présidé le Parti libéral de l’arrondissement de Morges et avait accédé au Grand Conseil en 1984.
Ce ne sont là que quelques facettes de l’engagement d’un homme qui mérite un grand coup de Chapeau. Noir hélas.
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