Edouard Roch
Nous étions collègues à l’Imprimerie Hermann. Lui à la reliure, moi à la linotype. Un jour il me tient à peu près ce langage : «J’ai acheté une ferme. A côté d’un atelier de reliure, je veux créer une galerie.»
Dans mon esprit, il s’agissait d’aménager l’intérieur du bâtiment en y construisant une galerie. Mais c’était d’une galerie d’art dont il parlait. Lui ai-je dit? En tout cas j’y ai pensé: «Il est fou! Une galerie d’art dans un village du Pied du Jura le pari est perdu d’avance!»
Et cela d’autant plus qu’Édouard avouait humblement ne rien y connaître en la matière. Mais la chance ne sourit-elle pas aux audacieux? Édouard Roch a fait de sa galerie un haut lieu artistique dont le rayonnement dépassait largement la région. Il a accueilli des artistes renommés, à commencer par le peintre Hans Nussbaumer qui, contrairement à moi, l’avait encouragé sa démarche.
40 ans de culture
Pour son ouverture, le 7 novembre 1983, il avait exposé Hans Nussbaumer, Jacques Tyack, Maurice Perrenoud, Fernand Favre, Jean-Claude Hesselbarth. Et c’est René Berger, conservateur du Musée cantonal des Beaux-arts, qui avait présenté les artistes. «Je me fie à mon instinct, je n’expose que des artistes que j’ aime. J’invite les artistes dont la peinture, la sculpture, le dessin, la gravure m’attirent et je collectionne les œuvres qui me plaisent», confiait Édouard Roch qui, dans sa démarche, a toujours bénéficié du soutien inconditionnel de sa compagne, Adélaïde Siffert.
Édouard est décédé le 17 mai dans sa 82e année. Ses obsèques ont eu lieu le 24 mai, dans son village de Ballens où il a passé toute sa féconde existence.
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