Mort à la gare: une instruction pénale ouverte pour meurtre
Le procureur général vaudois Eric Cottier a ouvert une instruction pénale pour meurtre dans le cadre du drame de la gare de Morges où un Zurichois de 37 ans est tombé sous les balles d’un policier lundi soir. Cette procédure d’inculpation du Ministère public est normale dans ce cas de figure. Elle ne dit rien sur la culpabilité ou non du policier à ce stade. En même temps, une série d’inscriptions et de fleurs sur la voie 4 ont été tracées pour rendre un hommage mais aussi pour critiquer l’issue du drame.
C’est la première fois que le procureur général s’exprime sur cette affaire dans un média: « Le coup de feu est intentionnel et par conséquent on est dans la configuration théorique de ce que le code pénal qualifie de meurtre », explique M. Cottier dans une interview accordée jeudi soir à l’émission Forum de la RTS. Il précise que les investigations vont encore durer plusieurs semaines.
Celles-ci devront « permettre de situer l’acte du policier par rapport à la question de la légitime défense », précise-t-il. De nombreuses auditions ont déjà eu lieu depuis lundi soir et tous ces jours, selon lui. Une expertise médico-légale a été mise en oeuvre ainsi qu’une expertise balistique et un examen approfondi des vidéos amateurs est en cours, a-t-il résumé.
La famille a été avisée, a encore ajouté le procureur général, sans pourtant encore savoir si elle allait porter plainte.
Problèmes psychologiques
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime souffrait de problèmes psychologiques et était connue de la police zurichoise. L’homme abattu est un Suisse de 37 ans, natif et habitant le canton de Zurich. La police vaudoise a aussi confirmé mercredi que la victime a menacé les policiers avec un couteau.
L’arme blanche était d’une longueur de 26 cm comportant une lame de 13 cm. Elle a été retrouvée sur les lieux du drame, d’après la police. Les investigations menées par les enquêteurs de la police scientifique confirment en outre que trois coups de feu ont été tirés par un seul policier.
Des fleurs et des messages sur les lieux
Vendredi matin, les pendulaires ont pu apercevoir une série de messages, écrits à la craie, sur les lieux de l’intervention de police de lundi soir qui a mené à la mort d’un résident zurichois de 37 ans. Plusieurs mots recouvrent une grande surface du quai où le drame s’est produit. Au centre quelques fleurs et une bougie viennent rendre hommage à la personne décédée.
On peut lire des mots en anglais, quelques messages de paix comme « Peace, Love, Happyness » (en français: Paix, Amour, Bonheur), des hommages à la personne décédée comme « We love you » (en français: on t’aime) ou « For ever in our heart » (en français: à jamais dans nos coeur). À cela viennent s’ajouter des messages et des appels plus politique comme « Black Lives Matter » (faisant écho aux revendications afro-américaines) ou « Don’t kill us » (en français: ne nous tuez pas).
D’autres inscriptions comme le mot « Why? » (en français: pourquoi?) souligne l’incompréhension de l’issue fatale du drame.
Davantage inhabituel dans un lieu de recueillement ou d’hommage à une personne décédée, un couteau de cuisine est disposé au-dessus d’un bouquet de fleurs.
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