Restos, cinés et musées ne devraient être accessibles qu’avec un certificat
Les Suisses devront probablement présenter leur certificat Covid pour manger au restaurant, voir une pièce de théâtre ou encore aller au musée. Le Conseil fédéral a proposé mercredi d’étendre l’utilisation du fameux sésame aux loisirs d’intérieur.
Les hospitalisations augmentent fortement depuis quelques semaines, note le gouvernement dans un communiqué. Une situation qui s’explique par plusieurs raisons. La Suisse fait pâle figure en matière de vaccination par rapport à ses voisins. Seuls 56% de sa population a reçu au moins une dose contre 63% dans l’Union européenne.
Le variant delta est par ailleurs plus contagieux. Plusieurs vacanciers ont rapporté le coronavirus dans leurs bagages. Les mesures ont été progressivement levées, notamment l’obligation du télétravail ou l’interdiction des cours en présentiel dans les hautes écoles. Et la population a changé ses comportements.
Avec l’arrivée de la saison froide et la reprise des cours, le développement de la situation épidémiologique est difficile à prédire, estime le Conseil fédéral. Or, il n’est pas possible d’attendre une surcharge des hôpitaux pour agir. Le gouvernement a donc mis mercredi en consultation à titre préventif une extension du certificat Covid pour les plus de 16 ans jusqu’au 30 août.
Terrasses toujours accessibles
Pour faire simple, l’actuelle obligation du pass sanitaire pour les discothèques et les salles de danse devrait être étendue aux activités de loisirs se déroulant à l’intérieur. Il serait ainsi demandé dans les salles des restaurants, bars et clubs, soit à l’entrée, soit au premier contact avec le client.
La mesure ne devrait en revanche pas être appliquée aux terrasses ni aux employés. Ces derniers pourraient toutefois faire tomber le masque s’ils disposent d’un certificat. Il serait également toujours possible de passer une nuit à l’hôtel sans présenter son sésame.
Concerts, pièces de théâtre, matchs de foot ou mariages ne seraient eux accessibles qu’avec un pass sanitaire. Tout comme les centres de loisirs, à l’image des musées, des zoos, des centres de fitness, des parcs aquatiques, des salles d’escalade, des casinos ou des bains thermaux.
Les messes, les funérailles, les événements politiques ou religieux, les entraînements sportifs ou les répétitions musicales jusqu’à trente personnes seraient eux exemptés de l’obligation. Les participants devraient cependant porter un masque. Les manifestations en plein air resteraient elles autorisées aux conditions actuelles.
Sous condition au travail
L’utilisation du certificat Covid au travail serait aussi clarifiée. Les employeurs devraient pouvoir vérifier l’existence d’un passe sanitaire si cela permet de définir des mesures de protection adaptées ou de mettre en œuvre un plan de dépistage.
Nouvelle mesure encore pour les discothèques et les salles de danse. Elles devraient relever les coordonnées de leurs clients pour faciliter le traçage des contacts.
Le tour de vis proposé risque de soulever de nombreux mécontentements. D’autant plus que la Confédération ne prendra plus en charge les tests nécessaires à l’obtention du certificat dès le 1er octobre. D’aucuns pourraient y voir une obligation déguisée de vaccination. Toute personne vaccinée ou guérie pourra elle toujours obtenir gratuitement le sésame sanitaire.
Extension pas encore décidée
L’extension du certificat Covid vise à éviter une surcharge des hôpitaux, seul critère pris en compte actuellement pour les décisions politiques concernant le coronavirus. Cette mesure sera introduite dès qu’elle s’avérera nécessaire, a indiqué mercredi le ministre de la santé Alain Berset. Actuellement, la situation est sous contrôle, mais tout peut s’accélérer, a-t-il mis en garde. « Réagir une fois que les hôpitaux sont surchargés serait terrible ». Le Conseil fédéral veut être prêt. La consultation ne dit rien de la mise en oeuvre réelle de l’extension du certificat Covid, a ajouté Alain Berset. Il faut attendre de voir l’évolution de la situation, en sachant que le décalage entre un bond des infections est de deux semaines pour les hospitalisations et de trois semaines pour les soins intensifs. La priorité est de protéger les capacités hospitalières et l’accès de tous aux soins.
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