Une centaine d’élus de gauche soutiennent les zadistes du Mormont
Une centaine d’élus vaudois de gauche apportent leur soutien aux zadistes du Mormont, dont la colline est occupée depuis le 17 octobre dernier. Ils ont lancé jeudi un appel au Conseil d’Etat à ne pas procéder à l’évacuation des lieux avant tout dialogue.
La première Zone à défendre (ZAD) de Suisse – la ZAD de la Colline près d’Eclépens- s’attend à être très prochainement évacuée par la police. Opposés à l’extension de la carrière du cimentier Holcim, les militants ont finalement renoncé à poursuivre leur combat devant la justice.
Après avoir fait recours contre une décision de la commune de La Sarraz, qui avait révoqué le permis d’habiter pour la maison abandonnée qui leur sert de quartier général, les activistes ont perdu devant le Tribunal cantonal et ont renoncé désormais à se tourner vers le Tribunal fédéral (TF). Le projet d’extension est par ailleurs toujours suspendu à un recours au TF, déposé l’été dernier par des associations de protection de l’environnement.
Lettre ouverte
Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement vaudois, une trentaine de députés au Grand Conseil, une demi-douzaine de municipaux et une septantaine de conseillers communaux du canton, pour la majorité des élus verts et d’extrême-gauche, exigent un dialogue entre le Conseil d’Etat et les zadistes.
« Nous, élus du canton de Vaud reconnaissons la légitimité citoyenne de leur démarche et demandons aux autorités vaudoises de ne pas procéder à leur évacuation avant de rencontrer les zadistes et de proposer des solutions constructives, écologiques et démocratiques », écrivent-ils.
« Depuis le début de l’occupation de la colline du Mormont, les citoyens engagés dans sa protection ont mobilisé toutes leurs forces afin de rendre visible un problème dont les pouvoirs cantonaux ne peuvent plus occulter l’importance », expliquent-ils en préambule. « Par cette mobilisation sans précédent dans le canton de Vaud, les zadistes mettent en garde la population contre les conséquences de la disparition du Mormont« , estiment les élus.
« D’une part, la destruction d’un tel milieu naturel représente une grave atteinte à l’intégrité de nos paysages et à la biodiversité qui s’y développe. D’autre part, le projet d’exploitation mis en place par le cimentier Holcim vise à la production d’un matériau, le ciment, qui s’avère hautement problématique autant du point de vue des émissions de CO2 qu’il génère que de l’imperméabilisation des sols à laquelle il participe », argumentent-ils.
« Contrepoids politique »
Jeudi devant la presse, le député Ensemble à gauche Hadrien Buclin a affirmé qu’il s’agissait de faire « un contrepoids politique pour engager un dialogue favorable aux préoccupations environnementales ».
Avec d’autres députés présents, dont deux du centre (Verte’libérale et Les Libres), il a souligné que l’appel vise surtout à préserver le paysage mais aussi à faire réfléchir au modèle architectural et urbanistique que la société souhaite à l’avenir. « Il faut favoriser la filière du bois et de nouveaux matériaux », ont dit certains élus.
Parallèlement à cet appel, ces députés ont aussi annoncé le dépôt d’une motion interpartis mardi prochain au parlement. Elle demande d’étendre la zone de protection au Mormont, au-delà du plateau de la Birette, actuellement occupé, et de ne plus accorder de nouvelles autorisations d’extraction. Le texte, qui doit être encore affiné, ne règle pas le cas précis de la Birette pour l’instant.
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