Les visites des docteurs Rêves résistent à la 2e vague
Contrairement à la première phase de la pandémie, les docteurs Rêves de la Fondation Théodora ont pu poursuivre leurs visites durant la deuxième vague, et ce dans une majorité des hôpitaux en Suisse. Une différence qui s’explique par un renforcement des procédures sanitaires appliquées par les artistes, mais aussi par une volonté des établissements de maintenir ces moments d’évasion pour les petits patients et le personnel soignant.
Le 19 mars dernier, pour la première fois depuis 27 ans, les docteurs Rêves ont dû suspendre leurs visites dans les hôpitaux et institutions partenaires de la Fondation Théodora. Ce fut une décision difficile, mais nécessaire au vu du contexte sanitaire de l’époque et du manque de recul par rapport à ce nouveau virus.
Plus de six mois plus tard, alors que la Suisse fait face à une deuxième vague de l’épidémie, la situation est tout autre. À ce jour, les visites des artistes sont maintenues dans une majorité des hôpitaux, soit 24 établissements, contre 34 habituellement.
Protocoles sanitaires adaptés
Soucieuse de pouvoir continuer à égayer le quotidien des enfants hospitalisés dans cette période chargée d’anxiété, la Fondation Théodora a profité de l’entre-deux vagues pour renforcer ses
protocoles sanitaires existants.
En effet, pour rappel, tous les artistes employés par la Fondation suivent une formation pointue d’une année, encadrée par l’Institut et Haute École de la santé La Source à Lausanne, afin de pouvoir exercer leur art en milieu hospitalier et institutionnel. Dès le mois de juin, de nouveaux protocoles ont ainsi été développés pour tenir compte du contexte sanitaire et garantir des moments d’évasion en toute sécurité.
Port et décoration du masque, désinfection des mains et des accessoires, nombre de personnes maximum dans une chambre ou encore procédure d’auto-check Covid-19 sont quelques-uns des points abordés dans ces documents. Pour ce travail, la Fondation a pu compter sur le soutien de son médecin-conseil, la docteure Virginie Masserey, également cheffe de la section contrôle de l’infection de l’OFSP. Elle a aussi reçu l’aval du Centre national de prévention des infections Swissnoso, comme l’explique André Poulie, président de la Fondation Théodora: «Le groupe d’experts de Swissnoso a estimé que les visites des artistes dans les hôpitaux pouvaient être maintenues, si notre protocole sanitaire est appliqué».
«Une présence bénéfique en ces temps difficiles »
Transmises aux hôpitaux, ces mesures de prévention supplémentaires ont été bien accueillies et ont facilité le maintien des visites des docteurs Rêves lors de l’arrivée de la deuxième vague. «Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur la présence des artistes de la Fondation Théodora, 2 surtout en ces temps difficiles», confirme le Dr Tom Riedel, médecin-chef et responsable de département à l’hôpital cantonal des Grisons.
«Nous considérons ces visites au même niveau que d’autres prestations paramédicales, il est essentiel de pouvoir les poursuivre». «Nous avions à cœur de maintenir une partie des activités proposées aux petits patients, dont les visites des docteurs Rêves, durant cette deuxième phase de la pandémie», commente pour sa part Barbara Tarditi, éducatrice cheffe de service et responsable de l’offre aux enfants et des espaces éducatifs au CHUV.
Cette démarche a demandé un certain nombre de réorganisations et d’adaptations liées aux contraintes sanitaires, mais au final, elle a été très appréciée par les enfants, ainsi que par le personnel. «Toute l’équipe soignante est ravie de pouvoir compter sur la présence des docteurs Rêves, tout comme des autres associations et fondations qui interviennent aussi en pédiatrie au CHUV», explique Barbara Tarditi, «ces moments de légèreté font du bien à tout le monde.»
Des coccinelles sur les masques
Du côté des docteurs Rêves, ces nouvelles contraintes sanitaires ont passablement changé la dynamique des visites. «Les petits patients arrivent encore à nous distinguer du personnel soignant», remarque Annette Fiaschi, alias docteure Oopsala, «mais il faut parfois plus de temps pour établir le contact avec un enfant».
Déjà habitués à travailler avec des masques dans certaines situations (par ex. les chambres en isolement), les artistes de la Fondation se sont vite approprié ce symbole de la pandémie en le décorant de petits nez rouges, coccinelles, papillons et autres autocollants. «Nous parlons et jouons aussi maintenant davantage avec les yeux», confie Annette Fiaschi.
Masqués, privés de bulles de savon, d’instruments à vent et de tous les petits cadeaux qu’ils avaient l’habitude de laisser aux enfants, les docteurs Rêves ont dû et su s’adapter. «La pandémie me fait développer ma créativité, je dois apprendre de nouvelles choses, faire mon métier différemment», confirme Olivier Zerbone, alias docteur Kravat’. Un effort qui en vaut la peine, car tous les artistes s’accordent sur un point : les enfants et le personnel soignant sont plus que jamais demandeurs de ces moments de rire et de décompression.
Développés durant la première vague de la pandémie, les programmes à distance (visites en extérieur, envoi de vidéo et visites par vidéoconférences) continuent d’être proposés aux établissements qui ne peuvent toujours pas accueillir les artistes dans leurs locaux. C’est aujourd’hui le cas de 10 hôpitaux et 16 institutions spécialisées en Suisse. Ces prestations seront maintenues aussi longtemps que nécessaire, dans le but d’offrir des moments d’évasion à un maximum d’enfants.
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