Les premiers tests rapides se déploient en Suisse romande
Les cantons commencent à déployer les tests rapides antigéniques pour détecter le coronavirus. Les prélèvements ont débuté lundi à Lausanne. Le canton de Fribourg suivra mardi et Genève mercredi, alors que la situation reste sérieuse, selon Alain Berset.
« Nous venons de commencer à introduire » ces tests rapides à Unisanté, près du CHUV à Lausanne. « Pour l’instant, cela se passe très bien », a déclaré lundi à Keystone-ATS Valérie d’Acremont, infectiologue à Unisanté et professeure à l’Université de Lausanne.
La procédure est pratiquement la même pour un test antigénique que pour un test PCR. La seule différence, c’est que la personne testée reçoit le résultat après 15 minutes au lieu d’attendre plusieurs jours. « Tout le reste se passe de la même manière », a ajouté l’infectiologue.
Stopper les chaînes de transmission
Un frottis est réalisé au fond du nez, puis une gouttelette est déposée sur le test. Le résultat apparaît sous forme de bande dans le quart d’heure qui suit. L’avantage ? « On peut motiver les gens à s’isoler tout de suite et à stopper les chaînes de transmission beaucoup plus rapidement », a ajouté Mme D’Acremont.
Le canton de Vaud va recevoir quelque 30’000 tests cette semaine, a indiqué le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Ces tests rapides sont actuellement disponibles dans les filières d’Unisanté qui fonctionnent comme centre de dépistage.
Les pharmacies et les médecins généralistes seront intégrés dans un deuxième temps, pour autant qu’ils remplissent les exigences cantonales et en fonction des contraintes d’approvisionnement. Des tests rapides devraient ainsi être disponibles dans certaines pharmacies d’ici la fin novembre, a précisé le DSAS. Les discussions sont encore en cours pour les cabinets médicaux.
En pharmacie à Fribourg et Genève
A Fribourg, ce type de test pourra être réalisé dès mardi dans les pharmacies autorisées. Le test antigénique sera également disponible auprès d’une grande partie des médecins de premier recours.
Genève a pour sa part annoncé que ces tests rapides seront déployés à large échelle dès mercredi. La Protection civile (PC) a été appelée en renfort pour effectuer ces dépistages, alors que l’ensemble du réseau de soins est mobilisé pour faire face à l’afflux de malades. Dans le Jura, les tests sont annoncés pour ces prochains jours au centre de dépistage actuel. L’ouverture à des « acteurs privés » est en discussion.
Alléger la pression
L’introduction de ces tests rapides devrait alléger la pression sur les laboratoires et permettre une augmentation « massive » des capacités de test (+50’000), estime l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), interrogé par Keystone-ATS.
Comme le nombre de tests a considérablement augmenté depuis la fin d’août et que la demande quotidienne de réactifs est supérieure à l’offre actuelle, les laboratoires doivent puiser dans les réserves qu’ils ont constituées au cours de l’été. L’OFSP estime que ces goulets d’étranglement devraient se résorber grâce à l’utilisation de tests rapides.
La Confédération a déjà commandé une première livraison d’environ 150’000 tests rapides aux cantons. D’autres livraisons peuvent être effectuées et il existe suffisamment de tests rapides. La capacité de tests sera portée à un total de 80’000 par jour.
Situation « sérieuse »
Comme le résultat du test antigénique rapide est moins fiable que celui des tests PCR, il est indiqué uniquement dans certaines situations, a précisé le canton de Fribourg. La personne doit présenter des symptômes depuis moins de quatre jours, ne doit pas faire partie des personnes vulnérables et ne doit pas travailler dans le domaine des soins.
« C’est un complément aux tests que l’on a aujourd’hui, il ne faut pas les gaspiller », a déclaré Alain Berset en visite dans le canton du Jura. Pour le conseiller fédéral, le problème aujourd’hui n’est plus le matériel comme lors de la première vague mais le personnel hospitalier qui travaille sous une très forte pression.
Plus globalement, le ministre de la santé estime que « la situation n’est pas propice à la détente et reste sérieuse ». Même si la situation ne se détériore plus aussi rapidement comme en témoignent les derniers chiffres, il est « trop tôt pour parler d’un retournement de tendance », a-t-il ajouté. « Il faut surtout ne pas se relâcher maintenant ».
Selon les chiffres publiés par l’OFSP, la Suisse compte 17’309 cas supplémentaires de coronavirus en 72 heures. Il y a une semaine, le pays en dénombrait 21’926. Cent soixante-neuf décès supplémentaires sont à déplorer et 536 malades ont été hospitalisés.
Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d’infections est de 104’938. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 1213,9 nouvelles infections pour 100’000 habitants.
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