Les députés vaudois soutiennent un retour à une normalité encadrée
La suite à donner à la crise du Covid-19 a suscité une âpre bataille entre députés vaudois de droite et de gauche mardi après-midi au Grand Conseil. L’objet du contentieux: une résolution du PLR demandant de planifier « un retour à une normalité encadrée ».
Le texte de Christine Chevalley encourage le Conseil d’Etat, en concertation avec les autres cantons romands, à intervenir auprès du Conseil fédéral pour envisager des réouvertures des lieux culturels et sportifs ainsi que des commerces dits non essentiels. « La population a besoin d’un bol d’air. Il faut lui redonner l’occasion de se divertir », a relevé la députée, insistant sur « la détresse des jeunes et l’isolement des séniors ».
Lui aussi PLR et président de GastroVaud, Gilles Meystre a joint les restaurateurs à cette requête. « On n’en peut plus des interdictions et des tergiversations », a-t-il martelé. Il a accusé le Conseil fédéral de ne pas jouer son rôle de « capitaine » pour sortir le pays de la crise. Il a prédit « l’anarchie » ou encore « des rébellions » si les autorités n’offraient pas rapidement de « véritables perspectives ».
Pour l’UDC Philippe Jobin, « la population est fatiguée de recevoir des signaux négatifs. Il faut lui donner une vision plus positive pour le futur ».
« Populisme facile »
A gauche, cette résolution a été jugée prématurée. « Cela me fait penser à un marathonien en train de flancher dans la dernière ligne droite », a imagé Raphaël Mahaim (les Verts). Il a accusé la droite de « démagogie » et de « vendre un miroir aux alouettes » alors que la crise sanitaire n’est pas encore sous contrôle.
Le socialiste Arnaud Bouverat a renchéri en critiquant le « populisme facile » de la droite. Selon lui, cette résolution ne sert qu’à défier le Conseil d’Etat et le Conseil fédéral.
Très remonté, le PLR Alexandre Berthoud a rétorqué en accusant la gauche d’être hors de la « vraie vie ». Il a estimé que la résolution était un texte « responsable et raisonnable » qui demandait juste un plan pour sortir de la crise. « C’est tellement facile de tout fermer. En revanche, il est très difficile de rouvrir », a-t-il déclaré.
Résolution acceptée
Opposé à la résolution, le médecin vert’libéral Blaise Vionnet a reconnu la détresse psychique rencontrée par de nombreuses personnes. Mais il a estimé qu’au vu de la situation sanitaire actuelle, à l’aube d’une possible troisième vague, « c’est mission impossible de planifier une réouverture ». Il a jugé que cette résolution venait trop tôt. Il a d’ailleurs demandé, en vain, de reporter les discussions de quelques semaines.
De son côté, le Conseil d’Etat a renoncé à s’exprimer sur cette résolution. Il a laissé les députés voter et accepter le texte par 76 voix, contre 56 refus et 4 abstentions.
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