Jean-Paul Genoux

Un pionnier s’en est allé

À la veille de son jubilé, la Fête de la Tulipe est en deuil de deux figures qui ont pris une part importante – pour ne pas dire essentielle – à la création de ces floralies et qui ont grandement contribué à les pérenniser. Après Ernest Lüthi, c’est Jean-Paul Genoux qui s’en est allé soigner les jardins du paradis. Ses obsèques ont eu lieu le 24 février à Denens.

Fils d’un vigneron-tâcheron, Jean-Paul Genoux naît à Buchillon en 1935. Passe son enfance à Grandvaux. Fait un apprentissage de floriculteur à Chexbres. Après un stage en Suisse allemande, il revient du bon côté de la Sarine, travaille dans les jardins de l’École d’agriculture de Marcelin puis aux Stations fédérales d’essais agronomiques de Montagibert.

En 1960, Jacques Besson, directeur de l’École Pestalozzi d’Echichens, l’engage en qualité de responsable du jardin. À ce titre, il encadre de jeunes pensionnaires appelés à effectuer de petites tâches. «Ça les intéressait beaucoup. Plusieurs ont fait le métier!» se réjouissait-il.
En 1990, suite à une réorganisation, Jean-Paul Genoux est appelé à reprendre à son compte l’exploitation du jardin et cela jusqu’à sa retraite.

En 1957, Jean-Paul Genoux adhère à la section du Léman de la Société Vaudoise d’Horticulture (SVH). Il en est le secrétaire puis le président. Siège au comité central de la SVH.
C’est d’ailleurs le jubilé de la section du Léman qui est à l’origine de la Fête de la Tulipe. Jean-Paul Genoux racontait: «L’idée d’organiser une Fête de la Tulipe est partie du comité de la section, de Paul et Jacques Cartier avec le soutien de Jean-Louis Stoudmann, alors chef jardinier de la Ville. Paul Cartier avait assumé la présidence du comité d’organisation. C’est lui qui avait proposé de faire au Parc de l’Indépendance des floralies initialement prévues sur le quai Stravinski.»

La Fête de la Tulipe connaît un succès qui ravit la Société de développement que préside Roby Reymond. Il pense que, au même titre que la Fête des Vendanges (qui a subsisté jusqu’en 1990), la Fête de la Tulipe peut concourir à la renommée de Morges: «Roby Reymond est venu nous chercher, Il nous a convoqués, Ernest Lüthi et moi. Il nous a dit: “On ne peut pas laisser tomber ça! Il vous faut repartir! On vous aidera!”»

Dès lors et jusqu’en 2010, Jean-Paul Genoux est l’un des piliers d’une fête dont il préside le comité d’organisation durant quatre ans. Il participe aux plantations, s’occupe des enfants venus en groupes planter «leurs» bulbes, organise la tombola. Autant dire qu’il n’avait pas usurpé le titre de membre d’honneur qui lui avait été conféré en 2010.
Personne aussi dévouée que bienveillante et chaleureuse, Jean-Paul Genoux n’a jamais cessé de planter des bulbes sur le chemin de l’amitié.

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